Le moment fort qui aura marqué la 15ième marche à Bouira, hier, aura été le passage devant les sièges du FLN et du RND. Les milliers de marcheurs ont scandé unanimement des slogans pour le départ des deux formations politiques qui auront dirigé le pays des décennies durant. A ce changement de ton, un animateur du Hirak local nous confie. «Il faut cesser de personnaliser le problème et n'exigeant aucune tête. Non, il faut que la structure entière parte et avec elle ses dirigeants corrompus. Quand le FLN partira, c'est les Bouchareb, Ould Abbès, Djemaï, Louh... qui disparaîtront de la scène publique. Même chose avec le RND qui verra les Ouyahia, Bouchouareb, Bensalah... partir». Hier et pour la 15ème fois les habitants de Bouira sont sortis demander le départ du système. Comparativement aux marches précédentes, le nombre de manifestants a sensiblement reculé. La raison est évidente. Les femmes par exemple sont retenues par les préparatifs du ftour. Les plus jeunes qui étaient toujours nombreux et en raison des effets du jeûne dorment la journée pour activer en nocturne. A la question concernant le nombre, un fidèle animateur nous disait vendredi dernier: «Même si on est mille à continuer à marcher, la roue de l'Histoire continuera à tourner pour remettre les pendules à l'heure, l'Algérie ce beau pays mérite la bénédiction du divin en ce mois sacré et la victoire est au bout. Le mouvement se porte bien. La volonté populaire finira par se réaliser et notre pays retrouvera sa gaité.» Les marcheurs ont battu le pavé dans le silence si on excepte quelques irréductibles qui ont exigé le départ du système, FLN dégage. Le slogan fort du temps des Aarouch «pouvoir assassin» a dominé la scène. La raison est le décès du militant des droits de l'homme le docteur Kamel-Eddine Fekhar. Précisons que mercredi soir, la placette de la Concorde civile sise en face de la Maison de la culture Ali Zamoum a été le théâtre d'un hommage au militant décédé en prison. Des bougies et des hommages ont été réservés à ce militant de la démocratie. Le temps était lourd quand la procession a démarré devant le siège de la wilaya pour faire le tour de la ville. Les quelques cris prônés concernent le départ du système. Ils ont été les plus en vue tout au long de la marche aux côtés des slogans traditionnels de la région «Ulac smah ulac», «y en a marre de ce pouvoir». L'appel au dialogue lancé via le chef d'état-major enclenche les débats et les avis différents, les manifestants rencontrés sont partagés entre favorable à la purge et ceux qui y voient une mise en scène bien orchestrée par le clan qui est toujours fort. «Emprisonner Louisa Hanoune n'est pas la priorité du moment.»