Le rendez-vous national fixé à 15 heures pour l'observation d'une minute de silence à la mémoire de Fekhar a été respecté à Béjaïa. Pour un 4e vendredi ramadhanesque et 15e du genre, la mobilisation était au rendez-vous à Béjaïa. Plus que d'habitude, sans doute en raison du décès d'un des militants des droits de l'homme et de la démocratie très estimé à Béjaïa. Hier, son portrait a été largement brandi par les manifestants, visiblement très en colère contre ceux qui l'ont incarcéré injustement et ceux qui l'ont négligé. Hier encore, la détermination des citoyennes et les citoyens de la basse Kabylie pour exiger le «départ du système et ses symboles», était de mise, tout comme la mobilisation qui n'a pas fléchi d'un iota. Bien au contraire, les derniers développements connus par la scène scène politique nationale remobilisent. La procession humaine dans la rue de Béjaïa a surpris tout le monde. Personne ne s'y attendait sachant que le dernier virage du mois sacré occupe beaucoup les ménages. Les citoyennes et les citoyens de Béjaïa ont tenu à leur rendez-vous hebdomadaire en réinvestissant en masse la rue. «On ne peut envisager quoi que ce soit avant que le système et ceux qui le symbolisent ne soient virés», explique un habitué des vendredis, avant que l'on invite l'assistance à observer une minute de silence à la mémoire des martyrs de la démocratie. Une traditionnelle halte a été observée à chaque manifestation au niveau du carrefour Nacéria. Cette minute de silence, a été suivie de slogans «Pouvoir assassin» criés à tue-tête par les milliers de manifestants. Puis, la procession de femmes, d'hommes et de jeunes reprend son parcours scandant pour «un Etat civil». Les manifestants ont également rejeté l'idée de la tenue d'une élection présidentielle, lui préférant une nouvelle fois la solution politique, seule issue pour sortir d'une crise une fois pour toutes. «Plus de liberté, plus de démocratie, halte à la répression et à la pression sur les médias, pour la libération des détenus d'opinion» sont d'autres motivations venues se greffer à l'impératif du départ de tout le système, le rejet de l'élection présidentielle. La procession humaine atteindra à 15 heures pile la place Saïd Mekbel, pour observer une minute de silence nationale, un rendez-vous national dédié à la mémoire de Kamel-Eddine Fekhar. Comme un seul homme, des milliers de citoyennes et citoyens obtempèrent et se taisent, la main levée vers le haut en signe de victoire prochaine contre un système qui «assassine ses meilleurs enfants». A noter que la ville d'Akbou a été également rythmée par une marche comme chaque vendredi en présence des habitants de la région.