img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P1900602-14.jpg" alt="" On n'a pas été professionnel avec nous..."" / Discret et pourtant bien talentueux, dont les oeuvres, cotées, sont exposées et vendues aujourd'hui partout dans le monde, notre artiste revient dans cette interview sur sa participation à la Biennale d'art contemporain de Venise, la polémique qui avait été suscitée et remet en cause surtout le non-professionnalisme du ministère de la Culture qui avait annoncé l'annulation du projet du pavillon algérien à ladite biennale par un simple post sur facebook et ce, sans même prévenir les artistes! Retour aussi sur son travail, visible avec ses autres camarades (Oussama Tabti, Rachida Azdaou, Amina Zoubir) à cette biennale, jusqu'au 24 novembre... L'Expression: Vous faites partie des quatre artistes algériens ayant exposé pour la première fois à la Biennale de Venise. Vous venez de rentrer. Avec quel sentiment vous y avez participé, d'autant que vous avez dû essuyer une certaine polémique en parallèle en Algérie? Hamza Bounoua: L'une des réalisations les plus importantes de l'artiste, au cours de sa carrière artistique, est de pouvoir accéder grâce à sa peinture et ses oeuvres aux plus grandes manifestations internationales et la «Biennale de Venise» est l'une des expositions d'art contemporain la plus importante au monde en raison de sa vieille ville, ce qu'elle compte comme tradition de l'art de la renaissance connue en Europe depuis le Moyen-Âge. Toute cette riche histoire converge vers cet important événement artistique qui est cette biennale des plus importants pour lesquels des artistes accourent du monde entier pour y participer, que ce soit dans le cadre d'un pavillon officiel ou par le biais d'initiatives privées et individuelles. Prendre part à ce forum est en soi un exploit. Franchement, personnellement je suis fier d'avoir pris part à cette biennale, eu égard aux circonstances exceptionnelles que vit actuellement l'Algérie. Je suis aussi content de cette participation car elle coïncide en parallèle avec l'entrée de l'une de mes peintures à la vente aux enchères de Christie's le mois prochain. Si vous revenez sur la plupart des interviews que j'ai réalisées avec la presse locale ou internationale, vous remarquez que je dis toujours que le débat et les échanges sont un gage de bonne santé, qu'il est nécessaire de débattre pour enrichir et faire avancer l'état du milieu artistique, et la controverse est toujours liée à des événements artistiques aussi importants, mais là, j'attire votre attention sur un point important: après notre participation à la Biennale de Venise, la polémique qu'avait suscitée notre participation a cessé aussitôt malgré la persistance du mouvement populaire et le désir de changement de façon pacifique de la part de la société civile. Selon moi, il était nécessaire que ce débat se poursuive jusqu'à ce que nous aboutissions à l'ouverture vers un vrai dialogue portant sur l'instauration d'une vraie stratégie de relance culturelle en Algérie après le règne de Bouteflika, car les problèmes que connaît ce secteur de la culture sont beaucoup plus profonds et cela demande le soutien de tous les artistes, qu'ils soient d'ici ou les artistes appartenant à la diaspora ou de l'intérieur du pays, sans aucune exception! et ce, dans l'espoir d'une réelle promotion de la culture algérienne et sa renaissance à l'avenir. Votre participation s'est faite de façon indépendante après que le ministère de la culture s'est retiré, en affirmant ne pas pouvoir financer le pavillon algérien à j-2mois de cet événement. Quelle a été votre réaction suite à ce désistement qui rappelons-le a été annoncé officiellement de façon anodine sur facebook? La participation officielle de l'Algérie était normalement programmée dans le cadre de cette nouvelle édition de la Biennale de Venise en étant le pavillon de l'Etat algérien, mais nous avons été surpris par le retrait de la participation algérienne pour des raisons financières. Nous, le groupe d'artistes, avons pris vite l'initiative de lever des fonds afin de dresser notre drapeau algérien et ce, avec nos propres moyens et fonds, en sus avec l'aide de quelques amis. Nous (le groupe d'artistes) nous nous sommes réunis et avons mis en place un pavillon spécial pour notre travail, qui représentait vraiment déjà l'Algérie devant les autres pavillons internationaux. Ce fut une expérience digne qui témoignait de tous nos efforts pour l'amour de l'art algérien. Concernant le ministère de la Culture et en tant qu'institution culturelle officielle, il est de son droit légitime de participer ou non, mais le ministère aurait dû communiquer avec nous d'une meilleure manière, d'autant que nous n'avons reçu à ce jour aucune réponse à notre courrier électronique, surtout que nous avons été surpris par l'annonce de l'annulation du projet du pavillon algérien par le biais de Facebook, ce qui est loin d'être professionnel de la part d'une institution aussi importante comme le ministère de la Culture. À mon avis, le ministère de la Culture devrait vraiment repenser et revoir sa façon de traiter avec l'artiste algérien. Le problème ne réside pas dans le changement de ministre, mais chez certaines personnes qui travaillent au sein même de cette institution et qui ne comprennent ni ne possèdent aucune connaissance et expérience dans le domaine de l'organisation, notamment de ce genre de manifestations et expositions, comme c'est le cas dans certains organismes culturels arabes par exemple... Parlez-nous un peu du travail que vous avez conçu justement à l'occasion de cette biennale. L'on sait déjà que vous faites de la lettre arabe votre force que vous déclinez de façon bien contemporaine dans vos différentes expositions. Un parcours au demeurant bien riche qui vous a menés vers cela. Un mot là-dessus... Comme vous le savez, j'appartiens à la mouvance artistique qui utilise la lettre /trait et le texte dans le traitement des arts plastiques et visuels. Dans cette biennale, le deuxième ensemble de photographies, intitulé «Cases», est une série de photographies entamée à l'occasion du Dubai Art Exhibition en mars dernier. Elle porte sur l'idée de la ligne, tout en exprimant les états du corps, qui sont devenus un support de la ligne en tant que partie intégrante de l'idée et l'expression de ses symboles, car ma lettre ou ma ligne est une référence symbolique avec une particularité orientale que j'ai essayé d'exprimer sur l'homme et l'être et la présence et l'adoption de la ligne dans mon travail n'est pas une projection esthétique qui caresse les espaces vides de la peinture, mais c'est une entité qui se reflète sur le corps lui-même pour jouer son rôle dans l'émancipation et la libération car cet alphabet (lettres) possède également un corps et une entité reflétant la masculinité dans la société islamique, ainsi que l'extrémisme masculin dans la société arabe et l'idée de l'obéissance aux hommes.