Les manifestants insistent sur les revendications initiales Les manifestations contre le système et pour un changement ainsi que le départ des anciennes figures du régime sont à leur 16ème vendredi. Peu importe le nombre des manifestants qui était assez imposant hier, la foule ne recule pas. Le discours du chef de l'Etat n'a pas convaincu et le peuple insiste sur la démission de ce dernier et celle de Bedoui qui occupe le poste du Premier ministre. Les manifestants continuent de scander «klitou labled ya sarakine», «Bensalah, Bedoui dégagez». Bien que le mouvement ait été infiltré par des associations à l'image de Rached aux visées douteuses, une partie des manifestants insiste sur les revendications initiales, sans pour autant tomber dans le piège de ces associations d'intérêts étroits. Ceux-là même se fondent dans la foule et tentent de soustraire le Hirak déclenché par une élite de plus en plus rare dans la rue. Ces associations sont à l'origine des slogans contre l'ANP, réclamant «un Etat civil non militaire», une revendication fondée sur la manipulation dans la mesure oû la présence de l'armée est inexistante. Cette idée par laquelle on veut endoctriner la foule semble prendre quelques proportions au sein des esprits moins avertis. Pour revenir à la marche de ce vendredi 7 juin, on peut retenir que l'élite continue cependant de réclamer le départ du système, une justice correcte et un changement au profit du pays et du peuple. Ils étaient comme chaque vendredi des milliers à occuper la rue, certains comme d'habitude sont sortis en famille. Plus le temps passait plus la foule grandissait. Les manifestants venaient de partout, certains avec des drapeaux, d'autres munis de pancartes où sont inscrits plusieurs slogans, notamment ceux qui demandent le départ du Premier ministre et son gouvernement et le chef de l'Etat. D'autres demandent l'application des articles 7 et 8, alors que beaucoup voulaient que la justice active les procédures contre les voleurs. Par ailleurs, ceux qui défendent une phase de transition souhaitent voir taleb Ibrahimi assurer cette période. Or, une période de transition n'est pas souhaitée par la majorité qui espère une élection certes, mais certainement pas sous la coupe de Bensalah et Bedoui. Une condition à laquelle il faut répondre, estiment les manifestants. Durant la marche, des bouteilles d'eau étaient distribuées par des jeunes et des citoyens restaient spectateurs depuis leurs balcons. D'autres jeunes ont repris l'habitude de récupérer les bouteilles vides. Le dispositif sécuritaire important a été maintenu, néanmoins les forces de l'ordre n'ont pas jugé nécessaire d'intervenir.