Le problème de la saleté se pose avec acuité La Route nationale 26 est dangereuse à l'entrée de Sidi Aich, en raison d'une décharge un peu particulière... Il n'est pas facile de se rendre en ce moment dans la région de Sidi Aich. Et pour cause! La Route nationale 26 est constamment enfumée par l'incinération des déchets ménagers que déversent les camions de la collecte des différentes communes de la région. La circulation automobile y est difficile, voire périlleuse. Avant-hier matin, un accident grave s'est produit sur place. On ne sait pas pour l'instant quelles en sont les causes exactes, mais il reste que la fumée qui se dégage de la décharge peut en être une. «La fumée vous coupe le souffle non seulement, mais vous obstrue aussi la vue», indiquaient les automobilistes. «Le risque d'accident est très important au niveau de l'entrée de la décharge», précisait-on. Le problème de la saleté au niveau de nos milieux urbains se pose avec acuité, la multiplication des décharges sauvages au niveau des entrées des grandes agglomérations n'échappe à personne offrant un spectacle hideux des villes et villages de la wilaya de Béjaïa. La situation est telle que lorsque vous trouvez une décharge, cela veut dire que vous vous approchez d'une agglomération. Une logique propre à Béjaïa. Boulimat, Tala Hamza, Sidi Aich,Timezrit, Souk El-Tenine, Aokas, Akbou, Amalou, Boudjellil et Tazmalt, c'est le même constat. Les décharges sauvages sont devenues un dossier brûlant pour les autorités. L'espoir né après le lancement hâtif du centre d'enfouissement technique de Béjaïa, bien que la technique soit totalement dépassée, s'est vite effiloché laissant la situation s'aggraver au fil du temps. Si le problème de la collecte a été pratiquement réglé au niveau des différentes communes, celui de l'endroit de dépôt se pose encore. Pour l'heure, la protection de l'environnement n'est pas un souci pour beaucoup de monde dans pratiquement toutes les régions de la wilaya. A Sidi Aïch, on s'émeut souvent devant la fumée qui se dégage de la décharge mais on ne bouge pas le petit doigt pour y remédier et c'est l'hygiène publique qui en pâtit et c'est le risque d'accident qui devient grand. Les décharges sauvages pullulent le long des routes de la vallée de la Soummam et du Sahel. La situation actuelle relève plutôt d'une compétence qui dépasse celle des communes. La wilaya doit prendre en charge ce volet qui touche de plein fouet à la santé publique, mais aussi à l'environnement. Les sept centres d'enfouissement technique projetés pour la wilaya demeurent un rêve, tandis que les quatre décharges contrôlées sont soit gelées, comme c'est le cas à Akbou et à El Kseur, soit non lancées à l'image de celles prévues à Béjaïa et à Aokas. Des projets qui auraient pu améliorer la situation environnementale qui règne désagréablement à Béjaïa. 47 décharges publiques non contrôlées sont recensées à travers le territoire de la wilaya. Autant de projets qui butent sur la contrainte des oppositions citoyennes et ce, malgré les mesures prises en matière de choix de terrains. Au niveau de la direction de l'environnement on ne fait que déplorer. Il en est de même au niveau des collectivités locales où, parfois, ce sont les maires et les élus qui se joignent aux oppositions des citoyens. «Je ne veux pas de vos déchets», semblent se dire mutuellement les maires, occultant de fait les bénéfices que l'on peut tirer en acceptant l'implantation sur son territoire d'une décharge contrôlée ou d'un CET. L'équation est difficile à résoudre, mais le constat fait de la wilaya de Béjaïa une poubelle géante, du fait du peu d'efforts consentis face à la problématique des oppositions. L'option des autorités de la wilaya pour le lancement des unités de recyclage et autres déchetteries ultramodernes, dotées de moyens et d'équipements ultrasophistiqués, doit être soutenue par les collectivités locales avec un plan de communication bien réfléchi, afin d'en finir avec les décharges sauvages qui menacent la santé publique, la faune et la flore, en sus de l'image des plus laides de la région, à vocation touristique.