L'Algérie détient toujours des capacités et d'énormes richesses pour rebondir Le plus grave demeure inévitablement, le cas des séquelles d'une gouvernance bancale qui a duré plus de 20 ans sous le règne de Bouteflika. Dans une conjoncture politique complexe, marquée par un bras de fer, interminable entre le gouvernement et le Hirak, qui fait perdurer cette situation d'impasse et de flou, l'économie nationale semble s'installer dans une léthargie sans précédent. Et pour cause, en attendant des solutions pour une sortie de crise, tous les indicateurs macroéconomiques pointent vers le bas, les chiffres annoncés par l'ONS parlent d'eux-mêmes. Il s'agit d'une croissance de 1,9%) inférieure à la croissance démographique (2,3%), la baisse des réserves de changes (79,8 milliards de dollars), un taux de chômage qui frôle les 12%, l'inflation se hisse à plus de 4,3%.A cela s'ajoute une dévaluation continue du dinar, un recul des recettes hydrocarbures et une démographie qui explose. Handicapé par le refus populaire, le gouvernement Bedoui, n'arrive pas d'un côté, à mener à bien sa tâche qui consiste à gérer les affaires courantes, alors que de l'autre, on assiste à des orientations et des décisions, qui n'expliquent toujours pas la volonté de réduire la facture des importations, et ne semblent pas prendre en considération l'impact néfaste sur les pertes, notamment des milliers d'emplois, telle que celle qui a fixé les quotas pour l'importation des composants des véhicules montés localement, et l'ouverture des importations des véhicules de moins trois ans. Le plus grave, demeure inévitablement, le cas des séquelles d'une gouvernance bancale qui a duré plus de 20 ans sous le règne de Bouteflika, et qui a tourné carrément au massacre économique, durant les six années de sa maladie. Le champ s'était alors ouvert, à tous les opportunistes, et rapaces de grande envergure. L'oligarchie, les hommes d'affaires véreux, les barons de la spéculation et les magnats de l'import-export ont pris d'assaut les centres de décision et ont fini par imposer un nouvel ordre où l'argent et le pouvoir sont devenus indissociables. Ceci étant, les premiers balbutiements d'une relance économique, qui se sont matérialisés par le lancement de grands chantiers de pôles industriels, tels que ceux de la réalisation du grand port de Cherchell, l'entrée en exploitation de l'unité sidérurgie de Ghar Djebilet, le complexe de confection de Sidi Khettab, et la réalisation de 50 zones industrielles, pour ne citer que ceux-là, risquent de connaître un avenir incertain, et perturber toutes les prévisions à long terme, telles que l'autosuffisance et l'exportation de l'acier algérien qui devait connaître le même essor que l'industrie du ciment. Ce n'est plus le cas, la situation politique actuelle, et l'absence cruelle de reformes profondes, qui auraient scellé définitivement, les chances de l'Algérie, de prétendre à un renouveau économique, basé sur une vision à long terme, lui permettant de mettre un pas dans l'ordre économique mondial, se sont évaporées. Le manque d'investissement, le recul flagrant des IDE, et la détérioration du climat des affaires, ont fini par avoir raison des multiples tentatives de sauvetage de l'économie nationale. Par ailleurs, si au demeurant, le plus grand défi reste celui de trouver les voies et les solutions de sortie de cette crise politico-sociale, dépasser cette situation de blocage, et permettre enfin, au peuple algérien qui a montré à plus d'un titre sa volonté à décider seul de son destin, il n'en demeure pas moins, qu'il est plus qu'urgent de recadrer les voies de développement et d'émergence de notre économie. Bien que toutes les prévisions de croissance de l'Algérie, notamment celles de la Banque mondiale, aient été revues à la baisse, justement basée sur les données politiques actuelles, n'enlèvent en rien le fait que l'Algérie détient toujours des capacités et d'énormes richesses, pour rebondir. Cependant, pour les observateurs de la scène économique, il existe deux obstacles majeurs. Le premier est sans conteste le facteur temps, qui impose le lancement immédiat des réformes, pour stopper l'hémorragie. Alors que l'autre équation à résoudre, réside dans le fait, que le sort de l'économie nationale dépend étroitement des développements politiques, et par conséquent, toute la question est de savoir qui entamera ces réformes, et quelles seront les modalités à suivre.