Aujourd'hui, les regards des peuples musulmans seront tournés vers les Etats-Unis où se déroule la 45ème élection présidentielle, le candidat sortant Donald Trump ayant chaussé les bottes de sept lieues pour tenter de remporter un second mandat. Des regards nourris par le sentiment de révolte qu'engendre le «plan de paix» sioniste dont les Palestiniens doivent être les victimes expiatoires. Mais il n'y aura pas qu'eux, car d'autres pays sont tout aussi intéressés. L'Iran, bien sûr. La Chine, évidemment, compte tenu du bras de fer qui a tenu en haleine le monde entier, pendant des mois et des mois, avec un Trump décidé à terrasser le dragon asiatique. Les pays de «merde» africains, ainsi qualifiés par Trump qui n'a, d'ailleurs, jamais mis les pieds sur le continent noir, prouvant par-là qu'il a de la suie dans les idées. Certains peuples d'Amérique latine, comme au Mexique, menacé de «payer le mur» de la honte, au Venezuela assiégé, au Nicaragua et d'autres, «trop» marqués à gauche pour être agréés par le milliardaire et ses cavaliers de l'apocalypse. Même ses alliés occidentaux, bousculés, raillés et parfois vilipendés doivent formuler, en catimini, quelques prières pour un changement qualitatif. Tous n'ont qu'une attente et une seule, une prière commune: celle de voir le champion de l'unilatéralisme et des sanctions à tout-va mordre la poussière, emportant, avec lui, son arrogance, sa prétention et son racisme indécrottable. Qu'il retourne à ses affaires, espèrent-ils, après avoir mis le monde entier sens dessus-dessous et conduit le peuple américain à une véritable tragédie, due au «virus chinois» dont il nie, toujours, le danger, alors que plus de 230 000 Américains ont perdu la vie. Le peuple palestinien martyr, auquel il a porté l'estocade, avec une joie mauvaise, n'oubliera pas, de sitôt, le visage de cet homme, fermé à toute empathie, et qui, non content d'avoir instrumentalisé les monarchies vassales du Moyen-Orient pour affirmer la suprématie de l'Etat hébreu, a balayé, d'un trait, les subsides que l'oncle Sam leur accordait, à titre «humanitaire». Cet autre cow-boy de la Maison-Blanche aura usé et abusé de sa position, saccageant, avec entrain, les timides avancées que son prédécesseur Barack Obama a, patiemment, tissées, au cours des deux mandats, en témoigne la coercition envers Cuba, par exemple. Excessif en tout et partout, il a déferlé, à la manière d'un bison excité, sur la politique internationale, frappant par-ci, taillant par-là, de sorte que certains ténors républicains n'ont pas hésité à manifester leur colère et à prendre leur distance avec leur old party. Populiste jusqu'au bout des ongles, plus sioniste que Netanyahu himself, suprémaciste en diable, Trump aura incarné une Amérique en pleine dérive, lui qui nie le changement climatique et n'a pas hésité à déchirer le contrat planétaire de Paris. Même avec des partisans en grand nombre qui lui font miroiter, à Dieu ne plaise, un second mandat, il incarne parfaitement l'American way of war et, si tel devait être le cas, le monde aura à endurer les pires cauchemars auxquels nul n'aura encore songer.