Apres avoir été présentée l'an dernier à la Wallach Art Gallery de New York, l'exposition collective « En attendant Omar Gatlato» atterrira prochainement à Marseille et plus précisément du 12 février au 16 mai, à la Belle Friche de Mai. Portant sur un «Regard sur l'art en Algérie et dans sa diaspora», cette exposition comprendra les oeuvres de différents artistes algériens qu'ils soient vivants en Algérie ou de la diaspora. Des artistes de différentes générations et évoluant chacun dans divers médiums artistiques. On citera Mohamed Aksouh, Arezki-Aoun, Kader Attia, Louisa Babari, Baya, Fayçal Baghriche, Abdallah Benanteur, Mahjoub Ben Bella, Adel Bentounsi, Halida Boughriet, Nasser Bouzid, Fatima Chafaa, Hakima El Djoudi, Hassen Ferhani, Abdelkader Guermaz, Mohammed Khadda, Mourad Krinah, Nawel Louerrad, Amina Menia, Ahmed Abdelaali Merzagui, Lydia Ourahmane, Sadek Rahim, Sara Sadik, Zineb Sedira, Massinissa Selmani, Fella Tamzali Tahari, Djamel Tatah, Hellal Zoubir, et enfin Sofiane Zouggar. Cette exposition a comme commissaire, Natasha Marie Llorense qui a publié, suite à la première exposition aux USA, la première anthologie en anglais portant sur les esthétiques et l'histoire de l'art dans le contexte franco-algérien. Un travail de prospection Natasha Marie Llorense a présenté des expositions et des projets curatoriaux dans divers lieux aux Etats-Unis et en Europe. Natasha Marie Llorens est diplômée du Center for Curatorial Studies, Bard College. Elle est aujourd'hui enseignante au Piet Zwart Institute de Rotterdam et professeure en art et théorie au Royal Institute of Art de Stockholm. Natasha Marie Llorens est en fait une commissaire d'exposition indépendante et autrice franco-américaine. Elle a récemment soutenu une thèse de doctorat au sein du département d'histoire de l'art de l'université Columbia de New York. En 2020, elle est commissaire des expositions The Wall at the End of the Rainbow à la Jan Van Eyck Academie (Maastricht) et From What Will We Reassemble Ourselves à Framer Framed (Amsterdam). Il est à noter que l'exposition qui va se tenir à Marseille s'inscrit en partenariat avec le Centre national des arts plastiques dans le cadre de la bourse curatoriale du Cnap (Centre national des arts plastiques), et avec le Box24, qui, à la base, est un collectif composé de plusieurs artistes algériens ayant déjà à leur actif différentes activités et événements artistiques et plastiques dans la capitale, mais aussi au Sahara occidental (Artifariti, Ndlr). Aujourd'hui, le Box 24 évolue comme une véritable organisation artistique expérimentale fondée, par ailleurs, par Walid Aïdoud à Alger en 2008 et ce, dans le but de soutenir l'expérimentation et la collaboration internationale... Avec cette grande exposition à Marseille, son travail s'élargit encore plus au-delà des frontières... Vision sur la société algérienne L'exposition «En attendant Omar Gatlato» présente ainsi vingt-neuf artistes. Elle présente une sélection d'oeuvres datant de 1965 à nos jours. Certaines ont spécialement été produites pour l'occasion. Comme l'on peut lire sur le texte de présentation de l'événement en ligne «Elle propose un regard inédit sur ce contexte artistique, en s'inspirant du classique du cinéma de Merzak Allouache, Omar Gatlato (1976), connu pour être le premier film algérien centré sur une expérience individuelle de l'émancipation et de la découverte de soi. À l'instar du long-métrage, les oeuvres présentées manifestent, à l'échelle de l'expérience quotidienne, un humour surréaliste, une attention méticuleuse aux corps et les ambivalences du sentiment d'appartenance.». Et de poursuivre: «En attendant Omar Gatlato est aussi le titre de l'ouvrage publié en 1979 par Wassyla Tamzali, avocate algérienne, écrivaine et féministe, consacré aux débuts du cinéma expérimental algérien. Combat et expressions En associant des références à la pièce de théâtre de Samuel Beckett «En attendant Godot» et au film de Merzak Allouache, l'autrice expose sa double sensibilité et ouvre une piste conceptuelle importante. Ces deux portraits d'anti-héros s'efforçant de trouver un sens à la vie de tous les jours éclairent la manière dont les artistes et les cinéastes se confrontent à la décolonialité et à la critique des régimes de savoirs européens.». à propos de ces oeuvres qui seront visibles ainsi aux 3ème et 4eme étage de la Friche Belle de Mai il est souligné que «Les oeuvres des vingt-neuf artistes présenté·e·s dans l'exposition ‘‘En attendant Omar Gatlato'' offrent des représentations diverses, instables et polyphoniques de la vie en Algérie et dans sa diaspora. Rigoureusement critiques dans leur relation à l'héritage formel du colonialisme, déconstruisant des notions telles que l'orientalisme ou le monument, les oeuvres représentent la réflexion de plusieurs générations d'artistes sur leur société et témoignent de la façon dont l'art continue de penser la décolonisation. (...) Les artistes algérien·ne·s opposent à cette mythologie nationale une expérience quotidienne des espaces publics et privés, que ce soit dans leurs oeuvres, ou pour certain·e·s, depuis février 2019, avec leurs propres corps, dans la rue. Cette exposition témoigne de combats et d'engagements multiples pour l'émancipation dans toutes ses formes d'expression.»