Le Ramadhan 2021 approche à grands pas. Le grand ménage d'avant le mois béni concerne aussi le ministère du Commerce. Les préparatifs s'accélèrent, en effet, au niveau du département de Kamel Rezig, notamment pour réguler les prix des fruits et légumes et d'autres produits nécessaires à la préparation des plats traditionnels cuisinés à l'occasion de la rupture du jeûne. Parmi les nouvelles mesures destinées à faire baisser les prix, la tutelle prévoit l'implantation d'un «Souk Er-Rahma» (marché de solidarité) dans chaque commune. C'est ce qu'a révélé, hier, Ahmed Mokrani, directeur de l'organisation des marchés et des activités commerciales au sein du ministère du Commerce. Il intervenait, lors de son passage sur le plateau de la chaîne privée Ennahar TV. Le responsable a, en effet précisé qu'«il y aura en moyenne un marché de ce type dans chaque commune». La réussite de ce projet n'est pas chose aisée. Si on fait le calcul, ce sont au moins 1 541 marchés qui vont être mis en place. C'est un chiffre énorme. Il dépasse de loin celui retenu durant les années précédentes. L'enjeu et l'ampleur recherchés à travers la mobilisation de ce nombre de marchés de proximité sont importants. En attendant sa concrétisation sur le terrain, ladite mesure va sans doute apporter un plus, en termes de maintien de la stabilité des prix. Les prix proposés dans les marchés de proximité avaient, rappelons-le, résisté à la spéculation. Ils étaient aux yeux des consommateurs «plus accessibles que ceux pratiqués dans les marchés de détail». Il s'agit, en effet, d'espaces de vente directs du producteur au consommateur, de produits divers allant des fruits et légumes aux viandes rouges et blanches. L'autre objectif assigné au programme destiné à éviter la spéculation sur les prix durant le Ramadhan de cette année, est d'effectuer un contrôle plus rigoureux des activités commerciales sur les marchés. Il a dans ce sens indiqué que l'activation des dispositions de la loi sur la concurrence va permettre aux pouvoirs publics d'intervenir efficacement pour contrer la spéculation et fixer le plafonnement des marges bénéficiaires. L'intention est bonne. Le constat révèle que le contrôle ne se fait pas déjà de manière efficace sur les marchés de détail existants. Si l'on ajoute les 1 541 nouveaux espaces commerciaux, la tâche des agents de contrôle sera «impossible.» Le diktat de l'informel et des spéculateurs prive le citoyen de la possibilité de faire des achats. Des sommes colossales circulent, depuis des années, dans les circuits de l'informel, loin de toute fiscalité et en violation des lois en vigueur. Il reste maintenant à attendre de voir si les mesures annoncées seront efficaces sur le terrain. Dans «la peau d'un contrôleur», le ministre qui passera cette année son deuxième Ramadhan à la tête du ministère du Commerce avait réussi à stabiliser les prix. Le directeur de l'organisation des marchés et des activités commerciales au sein du ministère du Commerce, a, par ailleurs, indiqué que le département du commerce s'applique à exécuter les instructions du président de la République portant sur le transfert de propriété de l'usine de fabrication d'huile végétale de Jijel. «Une fois opérationnelle, cette dernière offrira une plus-value certaine en termes d'offre», affirme Ahmed Mokrani, «ce qui contribuera» poursuit-il, «à réguler le marché».