Réagissant aux douloureux évènements qui secouent plusieurs pays membres, l'Union africaine (UA) a condamné, samedi dernier, «dans les termes les plus vifs», les attaques meurtrières qui ont ciblé des populations civiles et des biens, en particulier les écoles et les hôpitaux, avec comme conséquence directe des souffrances cruelles et des traumatismes durables dont sont particulièrement victimes les femmes et les enfants. Dans une déclaration publiée par le Conseil de paix et de sécurité de l'organisation panafricaine à l'issue de sa réunion, inscrite dans le cadre du programme « Femmes, paix, culture et inclusivité des sexes en Afrique», est soulignée la dimension d'un défi qui interpelle de plus en plus l'instance, au regard des faits et des méfaits qui secouent, presque quotidiennement plusieurs pays, notamment le Nigeria, la Somalie et la RDC, sans oublier la tragédie qui se joue au Sahel, malgré la présence de plusieurs forces militaires internationales censées refreiner la montée du terrorisme. Le CPS a condamné les enlèvements d'enfants par des assaillants armés et des groupes terroristes en Afrique et il a également exprimé sa vive condamnation du «fléau des mariages forcés d'enfants et du recrutement d'enfants dans des situations de conflit et d'hostilité qui retarde leur croissance et les privent de leurs libertés». A cet égard, force est de constater que le fléau tend à se propager et à affecter des régions jusque-là épargnées par la vague terroriste et la voracité des bandes armées en quête de bétail, d'otages et autres victimes. Il a rappelé la tolérance zéro de l'Union africaine vis-à-vis de toute forme de violation des droits de l'homme et des peuples, tout en exhortant les Etats membres de l'organisation à arrêter les mesures nécessaires pour déférer devant les tribunaux les auteurs de tels crimes et de toutes les atrocités commises ici et là, eu égard à une intolérable impunité. Conscient des préjudices matériels mais aussi moraux que de tels actes entraînent chez les victimes, le Conseil de paix et de sécurité a considéré comme nécessaire la mise en place d'infrastructures de santé, y compris psychologiques, pour la prise en charge des personnes traumatisées et, tout particulièrement, des survivants de violences sexuelles et sexistes et «de toutes les autres violations dans les situations de conflit» entre certains pays. Il a, de ce fait, recommandé aux Etats membres d'investir dans les programmes de sensibilisation aux causes et aux effets de ces phénomènes de violence afin de préserver les victimes de toute stigmatisation. Reste à espérer que toutes ces recommandations trouveront un écho favorable et que les pays concernés trouveront les moyens nécessaires à leur concrétisation le plus rapidement possible.