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Les nouveaux défis du gouvernement
Tensions budgétaires
Publié dans L'Expression le 19 - 08 - 2021

Le monde traverse une crise inégalée avec l'impact de l'épidémie de coronavirus et surtout le réchauffement climatique où selon le rapport du 9 août 2021 du Giec, il y a risque d' une augmentation de +1,5 °C entre 2030 et non comme prévu en 2040, avec des bouleversements importants dans l'écologie, la sécurité alimentaire et la santé, rendant urgent la dé- carbonisation (- 5% par an). Selon le FMI, la Banque mondiale et l'Ocde, le chômage et l'exclusion sociale tendent à s'étendre au niveau planétaire, touchant surtout les pays les plus vulnérables et l'Algérie insérée à l'économie mondiale doit trouver des solutions appropriées loin des replâtrages conjoncturels. Elle possède encore des marges de manoeuvre où selon le rapport du FMI de mars 2021, la dette publique globale ne dépassant pas 52% du PIB avec une dette extérieure inférieure à 1% du PIB et des réserves de change, bien nette diminution, fin juin 2021 d'environ 44 milliards de dollars.
La dévaluation de la monnaie nationale qui ne dit pas son nom permet d'augmenter artificiellement la fiscalité des hydrocarbures (reconversion des exportations en hydrocarbures en dinars) et la fiscalité ordinaire (via les importations tant en dollars qu'en euros convertis en dinar dévalué), cette dernière accentuant l'inflation des produits importés (équipements), matières premières, biens finaux, montant accentué par la taxe à la douane s'appliquant à la valeur dinar, étant supportée en fin de parcours, par le consommateur comme un impôt indirect, l'entreprise ne pouvant supporter ces mesures que si elle améliore sa productivité.
L'appréciation du dinar ou sa dépréciation sera fonction du taux de croissance réel, des indicateurs macrofinanciers et économiques, de la stabilité monétaire, juridique, institutionnelle et politique, les investisseurs potentiels attendant la politique du nouveau gouvernement expliquant dans bon nombre de secteurs des accords d'intention qui n'engagent pas juridiquement le signataire, et non des contrats définitifs. Restent pour 2021 deux solutions, l'endettement extérieur que le pouvoir a écarté, ou la dépense publique via la rente des hydrocarbures devant distinguer la partie dinars avec une dette publique via la planche à billets qui risque d'exploser et la partie devise influant sur le niveau des réserves de change. Avec l'épidémie du coronavirus et les restrictions d'importation sans ciblage, selon les organisations patronales, plus de 70% d'entreprises sont en difficultés, fonctionnant à moins de 50% de leurs capacités. Quant aux projets comme le fer de ghar Djebilet et du phosphate de Tébessa hautement capitalistique, montant de l'investissement dépassant 15 milliards de dollars pour uniquement ces deux projets, selon l'ex-ministre de l'Industrie (source APS décembre 2020) qui n'en sont actuellement qu'aux intentions, comme rappelé précédemment, un mémorandum n'étant pas un contrat définitif.
Quelles perspectives pour la relance économique?
Le dernier rapport de janvier 2021 de la Cnuced, conséquence de la crise mondiale, montre une baisse substantielle des IDE notamment vers le Maghreb et l'Afrique. Quant aux start-up, prestataires de services, elles ont besoin d'un marché et d'un environnement concurrentiel, leur efficacité serait nulle à terme sans la dynamisation du tissu productif, l'élévation du niveau de qualification, et une efficacité des institutions nous retrouvant dans le même scénario des nombreuses faillites des projets de l'Ansej. Aussi, l'avenir de l'économie algérienne repose sur sept paramètres stratégiques, le tout s'articulant autour d'une nouvelle gouvernance et la moralité des gouvernants renvoyant au politique: premièrement, sur une plus grande cohérence des institutions centrales et locales par une réorganisation des institutions allant de la présidence de la république étant dans un régime semi-présidentiel, étant souhaitable la création d'un haut commissariat à la planification stratégique et de grands départements homogènes, un regroupement des ministères avec un grand ministère de l'Economie nationale, et de l'Education nationale et la recherche scientifique, une réorganisation des collectivités locales par une dé-bureaucratisation, autour de cinq à six grands pôles régionaux.
Selon l'institution internationale, une note inférieure à 3 signifie l'existence d'un haut niveau de corruption, entre 3 et 4, un niveau de corruption élevé, et que des affaires saines à même d'induire un développement durable ne peuvent avoir lieu, cette corruption favorisant surtout les activités spéculatives. Comment ne pas rappeler que l'Algérie a engrangé plus de 1000 milliards de dollars en devises entre 2000/2019, avec une importation, de biens et services toujours en devises de plus de 935 milliards de dollars pour un taux de croissance dérisoire de 2/3% en moyenne alors qu'il aurait dû être entre 9/10% et une sortie de devises de 20 milliards de dollars en 2020 pour une croissance négative selon le FMI de 6%; cinquièmement, la nouvelle politique doit à moyen et long terme s'insérer dans le cadre de la quatrième révolution économique mondiale fondée sur la transition numérique et énergétique; sixièmement, la maîtrise de la pression démographique, de l'urbanisation pour un espace équilibré et solidaire protégeant l'environnement qui a un coût social devant s'orienter vers les activités de l'avenir, rentables, les industries écologiques; septièmement, une nouvelle politique énergétique axée sur la l'efficacité et la transition énergétique devant fusionner le ministère de l'Energie et celui de la transition énergétique pour plus de cohérence et entrevoir un nouveau management de Sonatrach et de Sonelgaz.
L'urgence des stratégies d'anticipation
Il ne faut jamais oublier que 33% des recettes de Sonatrach proviennent du gaz naturel (réserves estimées à environ 2500 milliards de mètres cubes gazeux selon un ex-ministre de l'Energie fin 2020, contre
45000 pour la Russie, 30000 pour l'Iran et plus de 15000 pour le Qatar sans compter l'entrée du Mozambique en Afrique (4500 de réserves) dont le cours est passé de plus de 10 dollars le Mbtu en 2009-2013 à moins de 2,70 dinars le cours en 2020, mais avec une remontée depuis fin juin 2021, environ 3,5 dollars le Mbtu. Ne pouvant contourner toute la corniche de l'Afrique, outre le coût élevé par rapport à ses concurrents, le marché naturel de l'Algérie est l'Europe. Sans oublier l'entrée des USA, premier producteur mondial avec le pétrole/gaz de schiste, avec de grands terminaux, ayant déjà commencé à exporter vers l'Europe, le plus grand concurrent de l'Algérie sera la Russie avec des coûts bas où la capacité du South Stream de 63 milliards de mètres cubes gazeux, du North Stream 1 de 55 et du North Stream 2 de
55 milliards de mètres cubes gazeux, ce dernier en voie de régularisation grâce à la pression de l'Allemagne et un assouplissement de la position des USA, soit au total 173 milliards de mètres cubes gazeux en direction de l'Europe dont l'Italie, principal client de l'Algérie. (Conférence/ débats du professeur Abderrahmane Mebtoul Professeur des universités, docteur d'Etat 1974- expert international à l'invitation de la Fondation allemande Friedrich Ebert et de l' Union européenne 31 mars 2021).
Il ne faut pas se faire d'illusions pour une croissance durable d'au moins 7/8% par an, seule condition pour atténuer les tensions sociales, les investisseurs nationaux ou étrangers, créateur de valeur ajoutée ont besoin de visibilité, à moyen et long terme. Avec la transition énergétique irréversible pour sauver l'humanité, entre 2025-2030, étant prévu pour les USA/Europe, Chine, Inde un investissement de plus de 4000 milliards de dollars les 20 prochaines années pour l'efficacité énergétique, les énergies renouvelables et l'hydrogène, énergie d'avenir entre 2030-2040, s'impose pour les pays rentiers et, notamment pour l'Algérie, pays à très fortes potentialités est un acteur stratégique de la stabilité de la région euro-méditerranéenne et africaine de revoir à la fois son modèle de consommation énergétique et plus globalement son modèle de développement (conférences du professeur A. Mebtoul au Parlement européen Bruxelles 2011 et au Sénat français 2016, à l'invitation de mon ami, le professeur Jean-Pierre Chevènement ex-président de l'Association Algérie-France, renforcer les relations Europe/Maghreb afin de favoriser la stabilité des deux rives de la Méditerranée et entreprendre - également voir nos deux ouvrages que nous avons dirigés avec le docteur Camille Sari, assisté de 36 experts des deux rives de la Méditerranée Le Maghreb face aux enjeux géostratégiques Editions Harmattan Paris 2015/206 1050 pages).
Il faut en finir avec les pratiques rentières
Pour être un acteur actif, au niveau des nouvelles relations internationales, l'Algérie a besoin de profondes réformes de son système politique et socio-économique, tenant compte de l'innovation destructrice, pour reprendre l'expression du grand économiste Joseph Schumpeter, en ce monde turbulent et instable, marquée par la transition énergétique et numérique.
Cela implique de s'éloigner des pratiques rentières du passé où les réformes doivent être menées par des réformateurs qui ont besoin d'une base sociale active et qui trouveront des résistances des conservateurs des tenants de la rente. Cela n'est pas une question d'âge, mais de mentalités et de convictions pouvant trouver un jeune formaté à l'ancienne culture rentière soviétique.
En conclusion, l'Algérie face aux tensions géostratégiques et aux tensions budgétaires est à la croisée des chemins et a besoin de rassembler tous ses enfants. Je m'incline à la mémoire de feu Djamel Bensmaïl, dans la commune de Larbaâ Nath Irathen, à Tizi Ouzou. Il appartient à la justice de faire tout l'éclairage, ne reflétant pas l'immense majorité de cette population locale qui a condamné cet acte, devant saluer le patriotisme de son père qui, malgré l'immense douleur d'avoir perdu un fils, appelle à l'unité nationale ainsi que de tous ceux qui sont décédés du coronavirus, que des récents incendies. D'où l'urgence de revoir le fonctionnement de notre économie dont la paralysie pourrait conduire à des effets dramatiques, sociaux et sécuritaires, du système sanitaire qui a montré ses limites, malgré le courage de tout le corps médical, ainsi qu'une nouvelle stratégie pour parer aux récents incendies qui ont fait de nombreux morts, militaires et civils, le récent rapport de l'ONU 2021 montrant clairement que le dérèglement climatique menace toute la région méditerranéenne.
Professeur des universités, Docteur d'Etat (1974) en sciences économiques, expert international
[email protected]


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