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Contentieux mémoriel
Massacre du 17 octobre 1961
Publié dans L'Expression le 17 - 10 - 2021

La répression sanglante qui s'ensuivit, , constitue un contentieux mémoriel, qui revient, avec la promesse de revenir, chaque année, tant que la France ne reconnaît pas son crime.
Le seul aveu arraché à la France sur ce dossier, est du ressort de François Hollande, lorsqu'il rend hommage à la mémoire des victimes, à l'occasion de sa visite à Alger en 2012. Des propos, qu'il avait su traduire en 15 gros contrats, qui consacraient le retour de la France, pour ses affaires.
Car, il ne dit pas un mot sur les autorités impliquées dans l'organisation de cette répression: le préfet de police, Maurice Papon, le Premier ministre, Michel Debré, Roger Frey, ministre de l'Intérieur, et bien sûr le général Charles de Gaulle. Pourtant, Maurice Papon, qui menaçait le 2 octobre 1961 que «pour un coup donné, nous en porterons dix»; rejoint à la lettre, l'esprit du général de Gaulle, qui, déclarait quelques années auparavant que «par le combat, les exécutions sommaires, les exécutions légales; nous tuons dix fois plus d'adversaires que ceux-ci (fellagas, ndlr) ne nous tuent...». Durant des années, ce massacre d'une gravité exceptionnelle est resté méconnu. D'abord, en raison de la volonté de De Gaulle d'étouffer l'affaire «pour passer à autre chose», la censure, les instructions judiciaires bâclées, et les difficultés d'accéder aux archives.
Le 5 octobre 1961, un conseil interministériel institue un Couvre-feu aux seuls Algériens, et autorise l'interpellation de tout musulman de jour comme de nuit, en violation de la Constitution de 1958 qui disposait que les Algériens étaient des citoyens français, à part entière. Pour protester contre cette mesure discriminatoire, la Fédération de France du FLN, appelle les Algériens à manifester pacifiquement, avec femmes et enfants, le 17 octobre, à 20h30, sur les Champs-Elysées. Le port d'arme était interdit, et des militants procédaient à des fouilles systématiques pour s'en assurer. Omar Boudaoud soulignait que tout manifestant pris avec «ne serait-ce qu'une épingle sur lui serait passible de la peine de mort».
Le soir du 17 octobre, malgré la pluie, des dizaines de milliers d'Algériens, se dirigeaient vers les points de regroupements.
Alors, qu'est-ce qui explique le déchaînement de la police contre les manifestants, qui, pourtant, contrariait la politique officielle d'assimilation. La raison est que De Gaulle jouait sur un double registre.
D'un côté, il lance le plan de Constantine, propose la paix des braves, et accepte de négocier avec le GPRA; d'un autre, il rappelle près de 15 000 réservistes, charge le général Challe d'écraser l'ALN, et double la ligne Morice par la ligne Challe.
C'est qu'il maîtrise l'art de la rhétorique. Cet art politique de la controverse, qui repose sur ses énormes facultés à soutenir deux thèses contradictoires.
Ce qu'on appelle communément le «double langage», De Gaulle y excellait. Il avait coutume de donner d'une main et de retirer de l'autre. En 1944, lors de la conférence de Brazzaville, il ouvre les débats en saluant «l'immortel génie de la France, (...) pour élever les hommes au sommet de la dignité...». Mais, paradoxalement, c'est dans cette ville que sera déporté le 23 avril 1944 Messali El Hadj.
Ensuite, pendant que la France célébrait la victoire des alliés sur l'Allemagne nazie, les festivités en Algérie tournent au drame: 45 000 morts dont certains sont jetés dans les fosses communes, et d'autres acheminés dans le four à chaux près de Guelma.
Lors de ces événements du 17 octobre, près de 15 000 Algériens et Algériennes avaient été arrêtés, battus, et laissés sans nourriture et sans soins. La répression aurait fait un millier de victimes. Le refus des autorités françaises de reconnaître leur responsabilité est un litige qui rattache la France à son histoire, mais, qui constitue un élément de preuve d'un crime colonial imprescriptible. Quant à nous, la responsabilité des autorités, les premières années de l'indépendance sur la non -valorisation et le silence fait autour de la manifestation, organisée par la Fédération de France du FLN, proche du GPRA, l'histoire finira bien par rattraper chacun des acteurs. Mais, ça c'est une autre histoire.
Yahia Boubekeur


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