Plusieurs municipalités de cette wilaya sont dans la tourmente et cette vague de protestation pourrait se transformer en raz de marée qui balayerait tout sur son passage. L'ire des citoyens avait débuté au lendemain de l'installation des assemblées avec la reconduction des Dec qui avaient mal géré les affaires de la commune. Les enjeux politiques de l'époque et certaines contingences ont fait que le choix des urnes n'était que de la poudre au yeux et que la décision revenait aux états-majors des formations politiques. Forts de cette réhabilitation au forceps, plusieurs ex-Dec se retrouvèrent donc à la tête d'un véritable filon qu'ils auraient à «sucer» à satiété. Et ce fut le début d'une véritable saignée qui allait être orchestrée depuis des salons feutrés et des discothèques de la corniche. Le cas de l'APC de Bir El-Djir est le plus édifiant à ce titre puisqu'il illustre, à lui seul, les alliances contre nature, celles dictées par les intérêts ou encore celles tissées par des clans bâtis au nom du régionalisme et gavés par la manne que sont les deniers publics. Le maire, à l'époque, fut «dégommé» à plusieurs reprises par ses pairs avant d'être réhabilité au mépris du Code communal et des lois en vigueur qui interdisent ce cas de figure. Il suffisait d'une simple rencontre, dans un café, des deux tiers de l'Assemblée pour que le retrait de confiance soit voté. Puis, ce fut le tour des campagnes de déballages publics et le scandale des cours d'école détournées et vendues à des personnes pour relancer le débat sur la moralité des élus des communes. Cette affaire avait éclaboussé plusieurs élus de la commune d'Oran qui n'arrive plus, depuis, à tenir régulièrement ses assemblées. Le portefeuille foncier de plusieurs communes de la wilaya a aiguisé tous les appétits et nourri tous les phantasmes. Des présidents d'APC se virent alors placés sous la menace de plusieurs groupes de pression qui n'hésitaient pas à fomenter des «coups d'Etat» dans certaines assemblées pour placer des hommes de main plus souples et malléables. Cette vague avait emporté plusieurs maires et mis dans la gêne plusieurs formations politiques dont des membres siègent dans ces assemblées élues. Tracts anonymes, lettres ouvertes sont devenus les vecteurs d'une campagne qui a fini par emporter sur son passage plusieurs élus que le commun des citoyens considérait comme intègres. Plus curieux encore, on parle à Oran du représentant d'une formation politique qui aurait usé de chantage contre ses élus pour les amener à lui céder des logements sociaux et des lots de terrains. Il aurait fomenté des troubles contre plusieurs maires et piloté de loin des campagnes de contestation de citoyens qu'il s'empressait d'éteindre une fois ses exigences foncières et immobilières assouvies. Le logement et le filet social ont poussé plus loin le pourrissement des assemblées élues à Oran. Quand les émeutes avaient éclaté à Sidi Bel Abbes au lendemain de l'affichage des listes de bénéficiaires de logements sociaux, les assemblées locales à Oran ont préféré entrer en hibernation pour ne pas vivre la mésaventure des élus de la ville de la Mekkera. Ils avaient carrément refusé d'afficher les listes des bénéficiaires des logements sociaux et LSP préférant laisser ces maisons et autres appartements à la merci des prédateurs et des squatters. Les dernières intempéries ont fini par plonger ces structures dans la tourmente et précipiter le retrait de confiance de plusieurs maires qui, craignant pour leurs intérêts et voyant les échéances électorales approcher, ont préféré se détourner de la gestion des dossiers brûlants et des affaires du citoyen pour éviter que demain on vienne les accuser de délits ou autres. «Je n'ai rien pris, je n'ai rien fait et tout le monde peut le vérifier», est devenu le leitmotiv des élus d'Oran qui jurent par tous les saints que les affaires de mauvaise gestion, de dilapidation de deniers publics et autres accusations portées contre leurs pairs ne sont que le fruit d'une campagne savamment orchestrée par des cercles politiques pour tenter de se ménager des places de choix dans la nouvelle redistribution de la rente qu'ils appellent de tous leurs voeux. Mais de quelle rente s'agit-il quand des APC croulent sous le poids des dettes qui n'ont servi ni à la relance économique à la satisfaction de la plus infime des aspirations du citoyen? Plusieurs APC de la wilaya d'Oran risquent la dissolution pure et simple pour la simple raison que ceux qui y siègent n'ont pas su taire leurs divergences pour ne se consacrer, l'espace de leur mandat, qu'aux seuls intérêts de leurs électeurs.