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La dynamisation de la société civile est une priorité
Fondement du développement et de la Sécurité nationale
Publié dans L'Expression le 17 - 09 - 2022

Il y a lieu de différencier la sphère informelle productive qui crée de la valeur de la sphère marchande spéculative qui réalise un transfert de valeur. L' intégration de la sphère informelle au sein de la sphère réelle ne peut relever d'un seul département ministériel devant impliquer les différents départements ministériels, Présidence, chefferie du gouvernement, services de sécurité, tous les départements ministériels dont les finances, la justice, l'intérieur et ce avec la participation réelle de tous les segments de la société qui mobilisent et non qui vivent du transfert de la rente. Car comment vouloir mobiliser la société lorsque plus de 50% de la population, dans certains pays d'Afrique plus de 80%,vivent en dehors du cadre légal. Cette présente analyse a pour objet de rappeler nos différentes propositions opérationnelles (Ifri Paris décembre 2013 Les enjeux géostratégiques de la sphère informelle au Maghreb) et l'importance des travaux du docteur Hernando De Soto un des plus grands spécialistes au niveau mondial de la sphère informelle, que j'ai eu le plaisir de rencontrer il y a de cela plusieurs années, toujours d'une brûlante actualité,où il m'a fait l'honneur d'une contribution en annexe d'un de mes ouvrages paru en 2004 simultanément en arabe - français et anglais sous le titre Economie de marché et Démocratie en Algérie qui peut être un enseignement précieux pour la réorientation de la politique économique 2022/2025
Changements périodiques
Un Etat de droit n'est pas un Etat fonctionnaire qui gère un consensus de conjoncture ou une duplicité provisoire, mais un Etat fonctionnel qui fonde son autorité à partir d'une certaine philosophie du droit d'une part, d'autre part par une assimilation consciente des besoins présents de la communauté et d'une vision future de ses perspectives. Actuellement,les partis politiques, toutes tendances confondues, jouent un rôle marginal dans la mobilisation. La confusion qui règne actuellement dans le mouvement associatif national rend difficile l'élaboration d'une stratégie visant à sa prise en charge et à sa mobilisation, laissant en cas de malaise social les forces de sécurité, seules, en face de la population.. Sa diversité, les courants politico-idéologiques qui le traversent et sa relation complexe à la société et à l'Etat ajoutent à cette confusion et rendent impérative sa restructuration sur d'autres bases. Nous avons une société civile ancrée franchement dans la mouvance islamiste, certains segments étant l'appendice de partis islamiques légaux.
La sphère informelle en Algérie est favorisée par l'instabilité juridique et le manque de visibilité de la politique socio-économique. Les entrepreneurs qu'ils soient nationaux ou étrangers demandent seulement à voir clair, du moins ceux qui misent sur le moyen et long terme (investissements inducteurs de valeur ajoutée contrairement à l'importation solution de facilité). Or ils sont totalement désemparés face à l'instabilité monétaire,car comment peut-on réaliser une étude de projet avec cette fluctuation incessante de la cotation du dinar qui a été dépréciée de plus de 100% de 2000 à septembre 2022, et aux changements périodiques du cadre juridique. Que nos responsables visitent les sites où fleurit l'informel de l'Est à l'Ouest, du Nord au Sud et ils verront que l'on peut lever des milliards de centimes à des taux d'usure, mais avec des hypothèques car existe une intermédiation financière informelle. Les mesures autoritaires bureaucratiques produisent l'effet inverse.
Les chiffres en Algérie, faute d'enquêtes précises, sont les plus contradictoires, 6000 à 10.000 milliards de dinars circulant hors banques,selon le président de la République déplorant l'effritement du système d'information, soit pour un cours du 15 septembre 2022, 140 dinars un dollar pour un PIB d'environ de 160 milliards de dollars soit entre 37 et 62% du PIB, avec une intermédiation financière informelle limitant la politique monétaire globale de l'Etat, mais beaucoup plus si l'on inclut les transactions en nature. Cela pose d'ailleurs la problématique des transferts sociaux dans le budget de l'Etat prévu pour l'année 2022, en passant de près de 24% en 2021 à 19,7% en 2022, qui ne profitent pas toujours aux plus défavorisées (parce généralisables à toutes les couches) rendant opaques tant la gestion des transferts sociaux, somme colossale inscrite chaque année dans les différentes lois de finances que la gestion de certaines entreprises publiques et nécessitant à l'avenir que ces subventions soient prises en charge non plus par les entreprises, mais budgétisées au niveau du gouvernement après l'aval de l'APN, pour plus de transparence.
Cette sphère contrôle plus de 60% des segments obéissant à la loi de l'offre et de la demande, produits subventionnés: fruits/légumes, marché du poisson, de la viande rouge/ blanche et le textile/cuir à travers les importations auxquels les ménages algériens consacrent plus de 70% de leurs revenus. Cela ne concerne pas uniquement les catégories économiques, mais d'autres segments difficilement quantifiables. Ainsi, la rumeur est le système d'information informel par excellence, accentué en Algérie par la tradition de la voie orale, rumeur qui peut être destructrice, donnant d'ailleurs du pouvoir à ceux qui contrôlent l'information. L'utilisation de divers actes administratifs de l'Etat à des prix administrés du fait des relations de clientèles transitent également par ce marché grâce au poids de la bureaucratie qui trouve sa puissance par l'extension de cette sphère informelle.
Le droit de la propriété
Ce qui m'amène à traiter de l'apport du docteur Hernando de Soto. L'auteur articule sa démonstration en deux parties: la confiance base des échanges et les titres de propriété. Premièrement, une caractéristique fondamentale de la culture des pays où domine l'Etat de droit et où la sphère informelle est relativement faible, c'est la confiance qui est perçue sûrement comme celle qui permet à une économie de fonctionner favorisant l'accélération des échanges sur des bases transparentes. Dans certains pays, il y a plus de confiance que dans d'autres. Des enquêtes précises réalisées par l'auteur montrent qu'à une question en Suède: «Est-ce que vous faites confiance aux autres Suédois? La réponse est que 65% des Suédois disent «oui, je fais confiance à un autre Suédois», aux Etats-Unis presque 54% des Américains disent oui, j'ai confiance aux autres Nord-Américains. Quand on arrive au Brésil, c'est seulement 8% qui font confiance aux autres Brésiliens. Quand on arrive au Pérou, c'est 6% et les Argentins, entre 1 et 2%. Au niveau du Tiers-Monde les relations sont basées surtout sur des relations personnalisées et tribales. Pourtant, la révolution dans les domaines de l'information et des télécommunications permet de communiquer tant avec des cultures lointaines qu'avec des signes.
L'argent vous permet de mesurer la valeur des choses,mais ne vous crée pas le capital. C'est le système de propriété qui permet de fixer la valeur des choses et d'extraire la plus-value qui vous permet de créer une économie moderne. C'est la propriété qui transmet, assimilable à un véhicule où se transporte la valeur et en plus c'est un véhicule qui convertit les actifs en liquide. Ce n'est pas la liquidité de l'argent,mais la liquidité de la propriété qui permet la création de la valeur, c'est-à-dire la richesse d'une nation. Certains croient que réformer le droit de propriété dans un pays pour le rendre accessible aux pauvres et faire un système de droit est une question de registre foncier tel que cela est enseigné à l'université. Cela n'est pas efficace, devant intégrer toutes les procédures, y compris celles du droit coutumier. Dans la plupart des pays, ce sont des notables qui établissent des actes non reconnus, certes, par l'Etat, mais qui ont valeur de transaction.
La question qu'il y a lieu de se poser est la suivante: s'il y a des actifs intellectuels, physiques en Algérie, combien de ceux-là ont un titre reconnu par l'Etat? Cette situation est le reflet de la structuration sociale complexe où cette sphère dite «illégale» n'est pas relativement autonome vis-à-vis des sphères bureaucratiques locales: par exemple, combien de temps ça prend si vous voulez acheter les droits, c'est-à-dire la délivrance des titres de propriété. L'ensemble des démarches (longs circuits) pour avoir un titre légal peut prendre dans certains pays 17 ans. Il y a lieu, également, de mesurer le temps pris en moyenne pour marchander avec la bureaucratie (corruption). Selon l'enquête de l'auteur, un Egyptien passe approximativement entre 3 et 6 années de sa vie dans ce marchandage, mais cela n'est pas propre à l'Egypte.
Lorsque le droit ne fonctionne pas, il y a risque d'autoritarisme et d'abus qui pénalisent surtout les couches les plus défavorisées. Le droit de la propriété est essentiel et l'intégration de la sphère informelle est cruciale si on veut créer une économie de marché créatrice de richesses loin des logiques rentières spéculatives.
Cette sphère acquise aux transformations sociales et à l'idée d'économie de marché, recèle un dynamisme qui est une chance pour les pays du Tiers-Monde car comme rappelé précédemment, où est la crédibilité d'un Etat qui ne contrôle que 20 à 50%% des activités économiques et de surcroît avec un fort taux d'abstention lors des élections? Deuxièmement, dans l'économie de marché productive à finalité sociale, le rôle de l'Etat régulateur est important car garant de la cohésion sociale, grâce à une planification stratégique, conciliant les coûts sociaux et les coûts privés, afin d 'éviter les effets pervers du tout-marché, mais l'Etat n'étant fort que par sa moralité, c'est-à-dire respectant le droit.
Transformations sociales
Troisièmement, il faut éviter de plaquer des schémas sociaux des pays occidentaux, devant tenir compte des anthropologies culturelles, où le développement engendre de nouvelles forces sociales, dont les couches moyennes, avec de nouvelles exigences donc plus de liberté et de participation à la gestion de la Cité.
Le développement durable doit reposer sur un Etat de droit, devant intégrer la sphère informelle qui implique le réaménagement des structures des partis et de la société civile. L'impact au niveau de la société d'un parti ou une association dite société civile, en déclin dans la majorité des pays au niveau mondial, et pas seulement en Algérie avec la révolution dans le système des télécommunications, existant d'autres codifications surtout pour une jeunesse parabolée, est fonction du nombre et de la cotisation de ses adhérents, car dépendre à 90/100% du budget de l'Etat démontre leur déconnexion vis-à-vis de la société. Dans ce contexte, l'Association nationale de développement de l'économie de marché Adem (agrément ministère intérieur 63/92) que j'ai eu l'honneur de présider de 1992 à 2015, a toujours activé grâce à la cotisation de ses adhérents n'ayant jamais bénéficié d'un seul centime de l'Etat tant au niveau central qu'au niveau local programme disponible élaboré en 1992 en langue nationale, anglaise et française. Car pour le cas Algérie, combien d'adhérents cotisent au niveau des partis et des associations? Au moment où le monde connaît des bouleversements politiques, sociaux et économiques, et où l'Algérie est interpellée pour de véritables réformes, face aux nouveaux défis mondiaux, l'on doit rendre un grand hommage, à nos forces de sécurité, la seule force organisée qui garantit la sécurité nationale. Mais l'on doit être conscient qu'existe un lien dialectique entre sécurité et le développement de la responsabilité de tout gouvernement.


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