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«Un terrain d'expression aux artistes»
Skander Sabah, Coordinateur tunisien du projet «No logo», à l'Expression
Publié dans L'Expression le 13 - 10 - 2022

Apres Alger,les 05,06 et 07octobre, «No Logo»est depui hier, à Oran (Palais du bey) et ce, jusqu'au 14 octobre. Chargé de communication, mais aussi chargé de projet avec l'association tunisienne«Echos Electrik» et coordinateur du projet en Tunisie, avec Afifi Rih, son président, Skander Sabah est actuellement en Algérie pour accompagner ce magnifique projet itinérant de promotion culturelle qui en est à sa cinquième édition. Un projet hybride, innovateur et si singulier d'autant qu'il se tient dans un espace hors normes,une bulle où l'art numérique se donne pleinement au service de la création.Plus de détails par ici...
L'Expression: Tout d'abord, qu'est-ce que le projet No Logo?
Skander Sabah: C'est vraiment la volonté de ne pas marqueter la chose. C'est un projet nomade, mobile qui est fait pour être accessible à tous, visible à tous comme ce fut le cas au jardin d'Essai d'El Hamma, la semaine dernière. Il a été pensé pour être dans un espace public. Il est là pour offrir un terrain d'expérimentations et d'expressions aux gens et aux artistes. Il est fait pour que les jeunes et les participants de chaque territoire qu'on visite l'accaparent. Ce sont eux qui font le projet. Nous, on arrive en lançant certaines pistes, en offrant ces plateformes qui peuvent être techniques, mais qui sont des échanges humains avant tout. Ce qui fait la richesse du projet c'est le fait qu'on le fait depuis des années et qu'on aime physiquement souffrir, car c'est long, une tournée. Surtout quand on doit construire son enveloppe qui comprend,elle, toute seule, un atelier en amont. Cette enveloppe a été façonnée, construite du début jusqu'à la fin en collaboration de notre partenaire de la bulle qui est un collectif d'architectes de Paris. Elle a été conçue par les jeunes étudiants des beaux-arts d'Alger et de l'Epeau, (Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme). C'est vraiment une bulle made in Algérie. Elle fait 260 m2 au sol, environ 27m de long pour un pic de 8m de haut pour la grande bulle. Elle se replie pour vraiment se compresser en un format rectangulaire qui fait un mètre et demi sur deux, voire un peu moins, qu'on met dans un pick-up et qu'on peut déplacer à la prochaine ville. Elle est branchée avec deux souffleries, sans aucune structure solide et remontée en une demi-heure.
Chaque No Logo qui se déroule dans un pays donné est spécifique, notamment grâce à ses résidences et ateliers...
Oui, le projet est singulier, même au niveau de la collaboration artistique ou des performances. On programme des artistes locaux, mais pas que. Certains font partie de la production, de notre équipe en quelque sorte. Ce sont des artistes associés. Ils sont à la fois médiateurs, animateurs d'atelier, maîtrisant les outils techniques et numériques, mais qui vont les maïtriser de façon artistique, de façon à présenter le rendu aux gens, une fois de nuit sur scène, lors des performances etc. Le projet No Logo ne vient pas avec ses gros sabots, en disant: voila ce qu'on a et voila le programme. Cela n'a pas d'intérêt pour nous. Ce qui nous intéresse est de construire vraiment ce projet en suivant les grandes lignes qui sont la sensibilisation à l'art digital, aux pratiques numériques qui, en général, sont présentes au quotidien de par le téléphone, par exemple, que vous utilisez ou d'une vidéo mapping que vous allez voir sur une façade de mairie ou comme outil scénographique..Ce qu'on essaie de faire, c'est de sensibiliser, initier, introduire au public , aux jeunes, aux artistes, aux étudiants,et aux non-étudiants, à tout participant qui le veut, ces différentes disciplines. On arrive avec, plus ou moins, un socle qui est celui des arts visuels, de l'interaction audiovisuelle.. Tous ces médiums-là, sont d'ailleurs introduits à travers des logiciels qui sont libres d'accès. C'est vraiment la base de notre travail. Les participants peuvent à la fois tâter de la technologie et arrivent au bout du programme d'initiation de trois jours, à créer une petite oeuvre numérique, une petite mélodie, ou une boucle musicale. Pour nous, l'intérêt c'est vraiment d'introduire ça aux gens, à la fois dans la pratique et visuellement quand ils vont voir ça sur scène. En effet, figurent au programme, des résidences artistiques, des collaborations entre des artistes tunisiens, algérois et oranais... il y a eu différentes résidences artistiques dont une qui a permis à trois disciplines de communiquer entre elles, soit la danse, la musique , voire quatre avec la scénographie et l'expression corporelle sur fond de nouvelles technologies avec un laser que Fernando maïtrise très bien. Au-delà des machines, je tiens à préciser qu'il y a aussi un aspect important, l'aspect humain qui est intéressant. On vient introduire de la technologie et des arts numériques mais on n'oublie jamais que c'est au service de la création artistique, il y a des humains derrière, qui ont façonné ces machines...On ne veut jamais perdre ce lien-là.Ça~ne supplante pas la création artistique, la créativité. No Logo offre un outil en plus qui peut aussi faciliter la compréhension dans certaines disciplines mais aussi certaines créations..
Racontez-nous la genèse de ce projet si spécial...
Il faut savoir que l'association tunisienne «Echos Electrik» est la porteuse de ce projet; cette association dont le président est Affif Rihi, est tuniso-française à la fois, mais surtout tunisienne car elle est née en 2007 avec la volenté de faire naître «l'E-fest» qui était le premier festival d'art numérique en Afrique. Il avait lieu à l'acropolium de Carthage. Dès le début, le «E-fest» tenait à la transmission des compétences. Afif se battait pour réduire la distance de connaissances que peuvent avoir les jeunes d'Afrique du Nord, comparés aux jeunes d'Europe. L'idée est qu'on puisse offrir partout, le même accès à la même technologie, aux mêmes outils à des jeunes qui font partie de la même génération. Des outils qui peuvent leur être extrêmement utiles s'ils veulent se professionnaliser dans ce domaine, s'ils veulent créer artistiquement.. Ce serait dommage à l'ère du numérique et de l'accès à l'information pour tous que nos territoires soient désavantagés. «E-fest» a toujours oeuvré pour insuffler cette culture, à travers des ateliers en invitant des artistes connus et d'autres moins connus, tout style de musiques confondues. Au bout de la 12 eme édition en 2017, E-fest a commencé à prendre un nouveau virage. Le besoin et l'envie de Afif et de toute l'équipe, d'évoluer vers autre chose, commençait à se faire sentir. L'idée était de s'étendre dans les autres régions après s'être longtemps localisé à Carthage. On a toujours voyagé dans notre pays, notamment moi indépendamment de Echos Electrik, avant de fusionner nos deux équipes. J'ai connu des gens dans le Sud, à l'Est, à la frontière algérienne, dans le Nord... Il y a une jeunesse pas seulement dans la capitale, qui a une énergie folle à revendre! L'idée a été de pouvoir diffuser et d'imaginer ces tournées qui plus est dans l'espace public. On se base essentiellement sur un tissu associatif, d'artistes locaux et de maisons de jeunes...On travaille en étroite collaboration avec les établissements scolaires, des lycées etc. C'est aussi un grand réseau d'artistes locaux et régionaux...
Comment ont été sélectionnés les artistes algériens?
Les artistes sélectionnés viennent de plein de styles de musique différents et de disciplines différentes. On a des troupes de théâtre, notamment d'improvisation, des chorales comme Nagham et Icosium. On a eu des noms d'artistes un peu plus confirmés comme Zaki Project. On aura El basta, Mallamm Hbib Kanou, qui va représenter l'art du diwan aussi qui nous intéresse énormément car on a des parallèles, le gnawa au Maroc et le Stambouli en Tunisie, avec des origines afro-arabes. On a eu énormément de collectifs dont ATM (Algerian Techno Mouvment), le projet El Moutanakil aussi... on a une grande variété. Au programme figurent des projections aussi.... On a eu la chance inouïe de rencontrer des gens précieux en Algérie, parmi eux Malik Chaoui qui est notre proche collaborateur, puisqu'il fait partie de l'équipe pour l'occasion. Il nous a ouvert beaucoup de portes, mais également les partenaires indépendants. Nous les avons vus se battre et faire un travail exceptionnel. On peut citer par exemple Artissimo qui a accueilli l'atelier réalité virtuelle, mais aussi Brokk'art. L'idée est justement de dire que les arts numériques ne sont pas enfermés dans leurs communautés mais c'est de l'art au sens général du terme avec des introductions électroniques etc.
Qu'en est -il d'Oran?
Certains collaborateurs au programme d'Alger viennent à Oran, mais Oran aura aussi sa propre programmation, qui représente son propre territoire mais pas que. C'est ça qui nous intéresse à faire, comme l'on a fait précédemment en Tunisie et au Maroc, il s'agit de faire se rencontrer les jeunesses de ces différents territoires, de pouvoir ramener des Algérois à Oran et ramener des Oranais à Alger, notamment de la résidence musicale d'oran à l'IF... Ce qui nous intéresse c'est de connecter ces scènes-là, ces publics-la et de montrer aux gens que chaque ville a une identité, que chaque ville regorge d'énergie et de vie. On présente quelque chose d'hybride, pour les artistes, le public, y compris pour les autorités car c'est quelque chose de nouveau. Ce projet vit et existe depuis cinq ans. Les autorités jouent le jeu contrairement aux clichés.


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