Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a félicité Abdelmadjid Tebboune pour «le succès de l'Algérie dans l'organisation de la Conférence de rassemblement des factions palestiniennes», rapporte un communiqué de la présidence de la République rendu public, mercredi dernier. Les deux Présidents ont communiqué au travers d'un appel téléphonique reçu par le président algérien de la part de son homologue turc. Bien que les deux hommes communiquent assez régulièrement et se concertent sur des questions ayant trait à la région, le geste d'Erdogan à moins d'une quinzaine de jours de la tenue du Sommet de la Ligue arabe qui aura lieu à Alger les 1er et 2 Novembre prochain, illustre l'intérêt que porte la Turquie à l'action diplomatique algérienne sur une question aussi sensible que la réconciliation inter-palestinienne. Ce voeu de l'ensemble des Etats de la planète acquis à la cause du peuple de Palestine est en passe d'être réalisé par l'Algérie. Le président turc qui mesure certainement l'importance du succès réalisé par l'Algérie sur ce dossier précisément, entrevoit aussi ses conséquences directes sur le terrain dans les tout prochains jours. En permettant aux élites palestiniennes de parler d'une seule voix, celle-ci sera autrement plus audible et pèsera, à n'en pas douter, sur la scène internationale. La situation géopolitique mouvante de ces derniers mois est de nature à redistribuer les cartes et redonner une meilleure visibilité à la question palestinienne. On notera, à titre illustratif, le retrait de l'Australie de son accord de considérer El Qods comme capitale d'Israël. Ce genre d'attitude se verra plus appuyée dans le futur. Ankara qui maintient des relations soutenues avec Israël pourra exprimer de manière plus ferme son opposition à la politique de colonisation de l'Etat hébreu, sachant la classe palestinienne unie. À ce propos, Erdogan a exprimé à Tebboune «sa considération pour ses efforts visant à atteindre ce noble objectif», rapporte le communiqué de la présidence de la République. Il va de soi que l'action que pourra mener la Turquie auprès de Tel Aviv, considérant l'accord inter-palestinien, repose également sur la force de la réconciliation initiée à Alger. Cela dépendra, entre autres, de la qualité des résolutions que prendront les Etats au Sommet arabe d'Alger, qui s'annonce comme historique. En fin politique, le président turc sait l'importance stratégique du Sommet qui intervient dans un contexte régional et international inédit, et surtout, porteur d'un changement profond dans les relations entre les blocs occidental et oriental. Tout comme l'ensemble des chefs d'Etat arabes qui ont tous répondu favorablement à l'invitation de l'Algérie, Recep Tayyip Erdogan n'ignore pas les impacts que peut avoir la rencontre des 1er et 2 Novembre prochain sur la nature des rapports entre le Monde arabe et les pôles de puissances mondiaux. L'attitude de défiance de l'Arabie saoudite envers les Etats -Unis, le rapprochement assumé entre les pays du Golfe, la Chine et la Russie, le souci du non-alignement affiché et également assumé par les pays du Maghreb, apportent des éléments factuels qui poussent beaucoup de dirigeants de par le monde à considérer le Sommet d'Alger comme une séquence déterminante dans la marche du monde à plus ou moyen terme. Erdogan comprend le caractère historique du moment et souhaite donc à Tebboune, après la réconciliation inter-palestienne «un autre succès dans l'unification des rangs arabes, à l'occasion du prochain Sommet de la Ligue arabe, prévu les 1er et 2 Novembre à Alger», conclut le communiqué de la présidence de la République.