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L'humanité tragique au cœur du cinéma
Trois films coups de cœur au Fica
Publié dans L'Expression le 07 - 12 - 2022

Lundi, un court métrage algérien a attiré notre attention. Il s'agissaitt de «Toute la nuit» de Faycal Hamoum. Un film tourné en mars 2020, projeté dans l'édition de 2021 au prestigieux festival du court métrage de Clermond Ferrand et qui n'a cesse depuis de poursuivre son bonhomme de chemin dans les festivals internationaux.. Il a fallu le festival international du cinéma d'Alger pour qu'il puisse enfin être projeté en Algérie en étant inscrit en compétition. L'histoire a pour cadre, Alger by night. Alors que la nuit tombe sur Alger, une femme d'une cinquantaine d'années, apparaît à la sortie d'une gare sombre au centre-ville...
Cette femme est interprétée par Djalila Kadi Hanifi. Elle semble perdue. Elle veut placarder un avis de recherche sur sa fille qu'elle a perdue. Mais l'agent de la gare s'interpose.
Hagarde, elle plonge, fantomatique, dans l'obscurité de la ville, entre ses néons et ses jeunes de la nuit... Cette maman désespérée erre, la mort dans l'âme, sans une direction précise, sans craindre le danger. Elle semble comme lointaine, tétanisée. Malgré la douceur nocturne qui se dégage de cette ville, filmée à la lumière naturelle, émane de ce personnage féminin une certaine froideur mêlée à de la torpeur. Elle n'arrive sans doute pas encore à réaliser ce qui lui arrive ou se refuse à y croire.
Dans ce film de 17 mn, cette femme est entourée au casting par les comédiens Abdellah Aggoune qui joue le rôle de son mari et qui tente de lui faire changer les idées et Mina Lachter une jeune femme, coiffeuse de son état, qui tente elle aussi de lui remonter le moral en la coiffant et en cherchant les mots pour lui occuper l'esprit, sans pour autant arriver à apaiser son chagrin...le chagrin d'une mère qui est plongée dans le total déni après la disparation de sa fille, assassinée... Si le sujet de la violence faite aux femmes est bien réfléchi et important à traiter au cinéma, Faycal Hammoum avouera que ce n'était pas ce qui comptait en premier lieu à ses yeux, mais son désir était de montrer plutôt le hors champ, comment ces gens, vont-il se comporter dans de telles situations, aussi complexes que tragiques. Ou quand le choc est trop lourd à supporter et aucun mot ne peut venir à l'apaiser...si ce n'est le silence du brave.
« La parabole du film est que cette femme représente le désarroi d'une ville...» confiera pendant le débat le réalisateur dont la caméra bien minutieuse, donne à voir le plus souvent des plans serrés sur les personnages pour mieux cerner leur psychologie et ainsi discerner ce langage intérieur qui transparait dans le regard de chacun d'eux et principalement la protagoniste qui crève l'écran.., Encore plus, lors de la scène finale du film où la mère dans un lâcher prise émotionnel, laisse enfin monter ses larmes et commencer ainsi à faire le deuil...
Souffrir en silence
Très beau film qui laisse les choses venir à nous tout doucement sans trop montrer, mais qui met en scène avec pudeur des comédiens qui évoluent dans un monde presque aseptisé, qui tentent de vivre malgré tout...
Un film triste, mais à la fois aérien aussi, qui montre la ville drapé dans son voile nocturne, silencieux et pieux, non pas glauque comme certains le montrent au cinéma, mais plutôt couverte de mélancolie avec un zest de nostalgie d'une chose qui ne reviendra plus d'où l'intérêt d'avancer, même si l'on ne connaît pas sa prochaine destination, encore moins son escale...Un autre film très beau ayant été projeté durant la soirée du dimanche est incontestablement «Limbo» du réalisateur et scénariste Ben Sharrock (Royaume-Uni).
Une comédie tragico-burlesque qui raconte de façon bien originale le quotidien des migrants dans un camp en Ecosse.
En compétition, cette fiction relate l'histoire chorale de plusieurs personnages qui partagent tous la même attente, celle de recevoir cette fameuse lettre qui leur permettra de rester et ne pas retourner dans leur pays.
En attendant, il faut survivre et patienter tout en regardant..
«Friends» à la télé! Parmi ces personnages, il y a cet homme originaire d'Afghanistan, grand passionné de Freddy Mercury, qui élève une poule surnommée Fredy Mercury Junior et Omar, un jeune musicien syrien, joueur de oud, instrument légué par son grand-père, et qui est contraint de se séparer de sa famille et se retrouve coincé sur une petite île de pêcheurs en Ecosse.
Deux personnes différentes qui vont apprendre à se connaître et à se lier d'amitié.
L'un fera croire aux gens de l'association qu'il fréquente, qu'il est son agent et l'autre, qui est tiraillé entre sa mère et son frère Nabil ne sait plus ce qui est juste pour lui: rester ou rentrer en Syrie. Car le film ne juge pas et ce qui fait sa force surtout lorsqu'il évoque le rapport conflictuel entre Omar et son frère Nabil qui a décidé, lui, de
rester... Omar, lui, est un artiste qui trimballe la valise de son oûd partout où il se promène presque comme sa propre tombe et quand on lui demande de jouer, il prétend que l'instrument ne sonne pas bien. Omar finit par faire la paix pourtant avec son frère et accepte de monter sur scène conjurant le sort, prouvant qu'il est encore en vie, mais pas mort....
Campé par l'acteur égypto-britannique Amir El-Masry, Omar qui vit, en effet, avec un groupe de demandeurs d'asile venus d'Asie et d'Afrique est un être docile qui aspire à retrouver une certaine paix intérieure tout en s'accrochant aux souvenirs de son passé familial et artistique. Comme ses camarades, il assiste à des cours d'apprentissage sur les relations sociales. Sa vie taciturne repose sur l'espoir d'obtenir le droit d'asile, alors que son esprit est tourné vers sa famille, dispersée en Turquie et en Grande-Bretagne, mais aussi son passé d'artiste.
Bizarre ce film, ce qui le rend encore plus attachant est sa façon incongrue d'aborder cette historie, avec légèreté parfois, saupoudrée de vrais moments cocasses.
L'errance des migrants
Limbo se veut davantage pertinent par son dispositif filmique des plus minimalistes, qui met en scène des séquences quasi théâtrales auxquelles le réalisateur vient juxtaposer des moments d'extrême fragilité chargés d'émotion. C'est ce contraste qui fait de ce long métrage une oeuvre magistralement belle sur le plan cinématographique.
«Limbo» ou les limbes, comme son nom l'indique est une belle parabole de cet espace, une espèce de prison à ciel ouvert dans lequel végètent ces présupposés à l'immigration politique où le temps semble arrêté, flottant...
Un très beau film en somme où la poésie des images donn de l'épaisseur au sujet traité, non sans trop de mélodrames, mais avec juste ce qu'il faut pour nous faire comprendre le drame de ces gens anonymes auxquels le réalisateur redonne visage et chair et parvient à nommer et à leur donner une profession.
En somme, un parcours d'humain...Gageons qu'il recevra un prix! Enfin, notre troisième coup de coeur durant cette onzième édition du Festival international du cinéma d'Alger jusqu'à présent est incontestablement «De nos frères blessés» de Cisterne Hélier.
Le film raconte le parcours tragique de Fernand Yveton.
. Nous sommes en 1954, Hélène et Fernand tombent amoureux. Avec lui elle part pour Alger, découvre sa beauté et l'attachement que Fernand porte à son pays. Alors que l'Algérie et la France se déchirent, leur vie bascule.
L'histoire vraie du combat d'un couple pour la liberté...Le film est bouleversant de lyrisme. L'on suivra jusqu'à la fin le combat de cet homme qui a donné sa vie et fut injustement condamné pour ses idées...
Soulignons aussi la participation de la comédienne Myriem Medjkane qui sert superbement le film. Mangifique long métrage qui ne peut laisser personne indifférent.


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