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KAMEL MALTI S'EN EST ALLE ENVELOPPE DANS LE LINCEUL DE L'INDIFFERENCE (1/2)
La chronique de Abdelhakim Meziani
Publié dans Liberté le 09 - 04 - 2011

Il est parti presque sur la pointe des pieds, dans une sorte d'indifférence assassine. Celle que savent réserver aux meilleurs enfants de ce pays des commis de l'idéologie dominante outrageusement incultes. Un système plus enclin à s'échiner à satisfaire les revendications les plus fantaisistes qu'à accorder une attention fondatrice à ceux qui apportent un plus à ce pays, sans rien demander en retour… Se suffisant d'une retraite des plus ridicules quand elle n'est pas réductrice. Kamel Mahieddine Malti est certes parti dans l'indifférence des clercs, comme ce fut le cas pour Mohammed Dib, Mouloud Mammeri, Kateb Yacine, Mohammed Zinet, Abderrezak Fekhardji, Cheikh Redouane Bensari ou plus récemment encore Mohammed Arkoun. Mais la mémoire des justes saura rattraper ceux-là mêmes qui continuent à jouer indéfiniment de l'avenir d'un peuple dont certaines composantes semblent réduites à ne s'accrocher qu'à la démesure, à tout ce qui est éphémère, à un moment pourtant où la contradiction principale commande une prise en charge salutaire, où le pays a plus que besoin de mettre l'intelligence au pouvoir pour préserver son unité et sa souveraineté nationale insidieusement menacées qu'elles sont par une croisade qui ne dit pas son nom… Kamel Mahieddine Malti laisse certes un vide incommensurable, mais il a eu le mérite de jeter les bases d'une réflexion salvatrice autour du patrimoine musical classique algérien qui lui tenait particulièrement à cœur, d'abord en tant que Tlemcénien d'origine et ensuite en tant qu'Algérois d'adoption. À une période où, livré à lui-même, le mouvement associatif donnait l'impression de se complaire dans une situation caractérisée le plus souvent par le volontarisme, le mimétisme, et le seul désir de paraître à l'occasion de soirées officielles où quelques fragments des siècles d'or de l'Andalousie sont outrageusement pervertis par d'écœurantes gloutonneries jouées le plus souvent en ut majeur. Agrégé de Lettres et de Latin, il était de toutes les luttes universitaires et culturelles, et parmi les fondateurs de l'Université algérienne dès les lendemains de l'Indépendance nationale. Que d'ingratitude vis-à-vis d'un intellectuel au sens organique du terme qui s'était le premier opposé à ce que ce sanctuaire du savoir et de la science soit profané par des forces extérieures, fussent-elles de l'ordre établi. Electron libre, s'il en est, il vivait exilé en son propre pays, préférant le repli tactique aux feux de la rampe, les joutes scientifiques aux raccourcis démagogiques induits le plus souvent par des projections populistes. Je me souviens d'une contribution qu'il avait dédiée à Saint Augustin, plus précisément à la traduction de ses Confessions, et où, avec la modestie que je lui connaissais, il avait paraphrasé Michel Leiris, préfaçant en 1947 le Baudelaire de Sartre pour souligner : “Si grande poésie il y a, il sera toujours juste d'interroger ceux qui voulaient en être les porte-parole et d'essayer de pénétrer au plus secret d'eux-mêmes afin de parvenir à se faire une idée plus nette de ce dont ils rêvaient en tant qu'hommes. Et de quel autre moyen, quand on cherche cela, que de les aborder sans transe ni balbutiement de religiosité (armé du maximum de rigueur logique) et d'en user, à la fois, eux (si jaloux qu'ils puissent être de leur singularité) comme s'ils étaient des prochains, avec qui l'on se tient de plain-pied ?” Il ne pouvait en être autrement pour celui qui fut, avec son ami Mustapha Bekhoucha, un des rares Algériens à avoir enseigné aux Lycées Henri IV et Louis le Grand à Paris. Inspecteur général de l'enseignement secondaire, il impressionnait beaucoup le personnel relevant de sa compétence tant par l'océan de savoir qu'il était que par sa modestie légendaire. Pour ceux qui ne le savent pas déjà et s'il est permis de paraphraser le musicologue Fayssal Benkalfat, il a joué un rôle fondamental dans la reconstitution du patrimoine musical classique du pays, principalement algérois et tlemcénien, et ce jusqu'à l'ultime khlass zidane dont il nous gratifia, à partir de Dijon où il fut hospitalisé grâce à la sollicitude de Mme la ministre de la Culture. Je me souviens de l'époque où nous étions tous deux à l'association El Fakhardjia où il fut mon seul soutien à un moment où j'avais décidé d'en découdre avec le localisme et le régionalisme donnant une dimension nationale à la réappropriation du patrimoine nous tenant à cœur et d'organiser des concerts de musique classique algérienne dans des quartiers populaires, bien loin des cercles fermés et de l'exclusion castratrice, voire pseudo-citadine…
A. M.
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