La crise du déficit budgétaire que connaissent les pays du sud de l'Europe, notamment la Grèce, l'Italie et à terme l'Espagne et le Portugal, est de mon point de vue, une conséquence logique de la crise économique que le monde connaît depuis la crise des subprimes. Elle est, également, la résultante de la cristallisation de l'endettement des Etats européens, notamment ceux du sud de l'Europe. Les pays du Nord n'ont pas été touchés par ce phénomène grâce à la politique de convergence mise en œuvre après la chute du mur de Berlin et le soutien financier que l'Allemagne a apporté à ces pays, ce qui n'a pas été le cas pour les pays du sud de l'Europe lors de leur processus d'adhésion à l'Union européenne où l'aide n'était pas substantielle. Dans l'immédiat, je ne vois pas d'impact important sur l'Algérie. Par contre à court et moyen terme, les pays du sud de l'Europe donc de la rive nord de la Méditerranée à travers une approche collaborative, vont, à mon sens, développer de plus en plus leurs relations commerciales avec les pays de la rive sud de la Méditerranée notamment avec ceux qui disposent de réserves financières importantes, telle l'Algérie, dans l'objectif de booster leur machine industrielle et stimuler la croissance. À cause des politiques d'austérité et de la discipline budgétaire rigoureuse adoptées par les pays touchés par la crise, il pourrait y avoir, toutefois, une réduction de la consommation d'énergie dans ces pays, ce qui aurait une conséquence directe sur nos exportations de gaz et, évidemment, sur nos recettes. Selon ma lecture, à court et moyen terme, il pourrait y avoir également une répercussion de cette crise sur la circulation des personnes entre les deux rives de la Méditerranée. Ces politiques d'austérité vont certainement avoir une incidence non seulement sur la consommation interne mais aussi sur l'emploi, ce qui va les pousser à adopter certaines mesures pour limiter l'accroissement du taux de chômage amplifié par le phénomène d'immigration. Par conséquent, un réajustement de la politique d'émigration est à prévoir. A. C. *Membre du Conseil d'experts du World Economic Forum (WEF-GAC)