La menace d'une grève générale et illimitée, le 11 septembre prochain, pèse désormais sur El-Hadjar après que les travailleurs consultés par référendum, dimanche, se soient prononcés massivement pour ce moyen afin de faire aboutir leurs revendications salariales. Dans un communiqué adressé aux autorités locales et aux instances syndicales et dont une copie a été adressée à la presse, le secrétaire général du syndicat d'entreprise, Kechichi Daoud, indique que 4 661 salariés sur les 5 101 inscrits sur les listes du syndicat ont été appelés à voter en début de semaine et qu'ils se sont dits favorables à une majorité écrasante (99,5%) au recours à la grève générale et illimitée, jusqu'à satisfaction de leurs revendications salariales et socioprofessionnelles. Ceci, en assurant, toutefois, le service minimum afin de préserver les équipements les plus vulnérables du complexe, tels que les hauts-fourneaux et les aciéries. Fort de ce soutien, le syndicat, qui estime pour sa part avoir tout fait dans la légalité et la transparence, en consultant l'ensemble des salariés, y compris ceux travaillant en 3x8 continu et en faisant superviser le scrutin par un huissier de justice, a annoncé que le préavis de grève a été lancé, hier, le 3 septembre et que l'arrêt de travail sera observé dès le 11 septembre si aucun arrangement n'est trouvé avec la direction d'AMA, entre-temps. Le signataire de ce document signale que le syndicat a respecté à la lettre toutes les procédures réglementaires et légales relatives à la prévention et au règlement des conflits collectifs du travail et à l'exercice du droit de grève. Il rappelle, également, que le syndicat d'entreprise a adressé à la direction de nombreuses correspondances pour non-satisfaction de leurs revendications salariales et socioprofessionnelles contenues dans une plate-forme de 13 points, tout en recourant à l'inspection du Travail pour une procédure de non-conciliation, qui s'est avérée infructueuse. Il y a lieu de signaler que lesdites revendications portent essentiellement sur des augmentations de salaires à hauteur de 30% du salaire de base ainsi que du relèvement de la prime du panier et celle de la femme au foyer, qui ont été soumises à la direction générale d'ArcelorMittal Annaba, il y a bientôt 3 ans. Devant l'insistance des représentants des travailleurs, cette dernière a opposé un niet catégorique à cette demande d'augmentation arguant du fait que "l'entreprise traverse une période de crise qui ne lui permet même plus aujourd'hui d'assurer les salaires et le paiement de ses fournisseurs de matières et de prestations". Se disant malgré tout favorable à l'instauration d'un climat social serein, la direction générale d'AMA a accepté de passer à la table des discussions, il y a une quinzaine de jours et s'est dite prête à concéder aux contestataires des augmentations sur le salaire de base à hauteur de 7% dès ce mois-ci et un autre ajout de 3% à partir de janvier 2014, mais en astreignant en contrepartie ceux-ci à l'obligation de réaliser un objectif de production de 300 000 tonnes d'acier liquide durant les cinq prochains mois, à compter du mois en cours. Des performances jugées irréalistes au vu de l'état des équipements de nombreuses usines du complexe, devenus obsolètes. Le directeur général d'AMA, Joe Kasadi, a notamment prôné au syndicat un schéma portant modification du système de prime de rendement, qui permettrait à tout travailleur d'atteindre jusqu'à 20% du salaire de base, de même qu'il a proposé l'application de cette même pondération à la prime de panier, qui passera ainsi de 250 à 300 DA/jour, soit une augmentation de 50 DA. Ce qui semble ne pas répondre aux attentes des travailleurs, lesquels ont rejeté ces propositions. Evoquant la situation dramatique dans laquelle se trouvent les équipements, un des syndicalistes assure que le complexe est menacé de fermeture si rien n'est entrepris dans l'immédiat par Sider et son partenaire étranger dans les meilleurs délais. "El-Hadjar produisait, bon an mal an, avant septembre 2001, plus d'un million de tonnes d'acier liquide par an, mais disposait d'équipements fiables et employait plus de 11 000 salariés. Ces chiffres ont dramatiquement baissé pour osciller de 700 000 à 580 000 tonnes avec un collectif global de 5 400 travailleurs. En plus des révisions de salaires que nous demandons, il faut que la direction s'attelle à mettre en œuvre le plan de développement dont on nous parle depuis des années et des années. C'est là le vrai souci", s'indigne notre interlocuteur. A. A Nom Adresse email