Ces prénoms masculins font partie de la nomenclature des prénoms amazighs, adoptée en 2013 en Algérie. Ils dérivent du verbe udrus "être rare", dans le sens d'être précieux. Ainsi Medras se décompose en (a)m-, préfixe de nom d'agent, et dras/drus "rare" et se lit : "Celui qui est rare, qui est précieux", quant à Daris, c'est une variante de drus "rare". Un prénom analogue est employé dans le Moyen Atlas, au Maroc, dans le groupe amazigh, Amedras, à lire am-dras, variante de Medras, "celui qui est rare, précieux, qui est indispensable". Une forme de ces prénoms est attestée dans l'antiquité, Hisedrasen, que nous proposons de lire yesedra-sen, "il leur est précieux, il leur est cher, indispensable", de idres, udrus "être en petite quantité, être rare". Au VIe siècle, le poète romain Corippe, dans la Johannide, relate la guerre livrée par Jean Troglita aux Maures (Berbères) de la Byzacène qui, après leur révolte contre les Vandales, s'opposèrent aux Byzantins... Dans une scène épique, il décrit le combat entre les Berbères et les Byzantins. D'abord, sur le point d'être vaincus par les Byzantins, plus nombreux qu'eux et mieux armés, les Berbères (dans le texte, les Maures) reviennent à la charge. Il est vrai qu'il y a parmi eux les plus vaillants guerriers auxquels Corripe, pourtant acquis aux Byzantins, rend hommage : Bruten, Hialdas, Sinzira et Hisdreasen. L'ardeur des Maures s'enflamme à ses paroles ; l'armée fugitive revient sur ses pas, reprend la lutte avec plus d'ardeur et les traits serrés obscurcissent les nues... Ainsi, le chef ranime par sa voix les peuples vaincus, et par ses paroles il excite au combat leur cœur farouche. Bruten frappe de son trait Paulus, son adversaire ; l'arme frémissante traverse la poitrine tiède du guerrier ; elle perce le poumon haletant et brise deux côtes. Ialdas frappe de son épée Largus qui combat dans la mêlée. Sinzira tue Crescens, Ilasan immole Servandus. L'ardent Hisdreasen s'attaque dans une lutte inégale au tribun Marcien ; brandissant sa lance de toute sa puissance, il atteint dans sa fureur aveugle le front du vaillant coursier du tribun. Le cheval, atteint d'une mortelle blessure, succombe et brise la lance dans sa chute.. M. A. H [email protected]