Au moins 28 réfugiés syriens dont 10 enfants et 8 femmes sont séquestrés, dans la zone frontalière algéro-marocaine, depuis au moins le 17 avril dernier, soit la date de leur décision de quitter la ville du Sud-Ouest algérien, Béchar, pour tenter de rejoindre le territoire marocain via la ville frontalière de Figuig. Contacté hier par téléphone, un des réfugiés a alerté sur la situation critique dans laquelle vivent ces réfugiés syriens "coincés" depuis une cinquantaine de jours entre les postes des gardes frontières des deux pays voisins. "Nous avons décidé de quitter Béchar le 17 avril dernier pour rejoindre le Maroc. Mais une fois arrivés à Figuig, les services de sécurité marocains nous ont vite reconduits aux frontières. Nous nous retrouvons ainsi coincés entre les deux camps et nous ne savons plus à quel saint nous vouer. Depuis, nous passons nos nuits à la belle étoile dans cette région désertique. Si les premiers temps, nous recevons des dons de la part des habitants hospitaliers de Figuig, ces derniers jours leurs services de sécurité leur interdisent de nous donner quoi que ce soit. Du coup, nous sommes restés sans vivres depuis au moins 7 jours. Heureusement que nous avons un contact avec le Croissant-Rouge algérien. Nous sommes vraiment dans un état d'extrême urgence", nous raconte-t-il, désabusé, tout en appelant au passage la communauté internationale, notamment les organismes de défense des droits de l'Homme à intervenir pour mettre fin à leur calvaire et celui, en général, des réfugiés syriens éparpillés à travers plusieurs pays du monde. L'Algérie s'est proposée d'accueillir ce groupe mais les autorités marocaines s'y opposent. F. A.