La décision de l'ambassade des Etats-Unis en Turquie de réduire ses services de délivrance de visas dans le pays était une décision coordonnée et non pas une décision unilatérale, a indiqué le département d'Etat américain. "Nos ambassadeurs ont tendance à ne pas faire les choses de façon unilatérale", a souligné la porte-parole du département d'Etat Heather Nauert lors d'un point de presse. "Cette décision a été coordonnée entre le département d'Etat, la Maison-Blanche et l'ambassade à Ankara", a-t-elle ajouté. Dimanche, Washington a suspendu indéfiniment la délivrance de visas, hors visas d'immigration, en Turquie. Ankara a pris la même décision aux Etats-Unis quelques heures plus tard. Cette tension survient alors que les désaccords semblent se multiplier entre les deux alliés de l'Otan. L'ambassade des Etats-Unis à Ankara avait annoncé que "de récents événements ont contraint le gouvernement des Etats-Unis à réévaluer l'engagement du gouvernement turc concernant la sécurité des missions diplomatiques américaines et de leur personnel". L'ambassade de Turquie à Washington a immédiatement réagi en publiant un communiqué quasi identique à celui des Etats-Unis. Les relations entre les deux pays se sont dégradées suite à l'arrestation le 4 octobre dernier de Metin Topuz, un employé local du consulat des Etats-Unis à Istanbul, accusé d'espionnage et de liens présumés avec le mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, qui réside aux Etats-Unis et qu'Ankara accuse d'être derrière la tentative de coup d'Etat du 15 juillet 2016 en Turquie. L'ambassade américaine en Turquie a condamné cette arrestation, affirmant que les accusations visant M. Topuz sont sans fondement et que Washington était profondément perturbé par cette arrestation. Ankara a demandé à plusieurs reprises l'extradition de M. Gülen, des demandes refusées jusqu'ici par Washington qui réclame davantage de preuves. R. I./Agences