C'est en réaction aux affaires traitées par les tribunaux, à savoir le pôle juridique "Djamel Edinne'', Gdyel, Oued Tlélat, Es-Senia et Aïn El-Turck, mettant en cause des fournisseurs de matériel, que le service de contrôle économique de la direction du commerce de la wilaya d'Oran a lancé une enquête sur le procédé d'acquisition de matériel des jeunes promoteurs Ansej et Cnac. Au terme de ces affaires, il s'est avéré que des milliers de jeunes entrepreneurs, qui ont créé des entreprises dans le cadre du dispositif de l'Ansej, Cnac et Angem, n'obtiennent presque jamais de certificat de garantie des matériels et des équipements de production commandés chez leurs fournisseurs respectifs. Plusieurs jeunes entrepreneurs auraient déposé des plaintes après avoir été victimes d'escroquerie par des fournisseurs qui leur ont livré du matériel usé et rafistolé. À vrai dire, certains fournisseurs ne sont que des "facturiers", ne possédant, en somme, qu'un local loué, quelques prospectus collés aux murs de leurs boutiques, un micro-ordinateur et une secrétaire en préemploi payée par l'Etat. Ce genre de "smasri" n'est, en fait, qu'un simple intermédiaire entre le jeune et le vrai fournisseur (distributeur) qui se trouve généralement hors wilaya. Cependant, et pour en venir au fait, parmi les mécanismes de garantie prévus lors du traitement des dossiers Ansej, Cnac ou Angem, on trouve, bien sûr, le gage sur matériel "Erahn el-hiyazi", mécanisme prévu afin d'assurer le remboursement ou la saisie du matériel en cas de non-paiement au profit de la banque. L'établissement de cet acte notarial se fait après délivrance du premier chèque de 30%. Curieusement, cet "Erahn el-hiyazi" n'exige aucun certificat de garantie ni même une expertise neutre qui est à même d'attester du rapport qualité/prix du matériel, objet du gage. En conséquence, et au reçu des différentes plaintes, le service économique de la direction du commerce, en collaboration avec les services judiciaires, et suite à des campagnes de contrôle et des perquisitions, a découvert que des équipements, censés être importés d'Europe ou du Japon, ne proviennent finalement que de Chine. D'autres affaires traitées par la justice font état de ce que l'on qualifie de "doping de facture'', par surfacturation exagérée, toujours à charge du jeune promoteur (qui l'ignore ou non !) et qui lui porte de graves préjudices, car il va devoir y faire face seul. Le grand gagnant dans cette affaire reste, sans aucun doute, ce genre de fournisseur véreux. De surcroît, le jeune ne sait absolument rien de la machinerie qu'il vient de recevoir, au cas où il la réceptionnerait bien sûr. Hadj Hamdouche