Dans le cadre de ses actions diplomatiques, la Russie a décidé d'annuler les dettes de plusieurs Etats, dont l'Algérie. Le montant total de ces dettes effacées s'élève à plus de 140 milliards de dollars, rapporte le journal Komsomolskaïa Pravda. L'information du média russe, relayée par des sites d'informations algérien, qui cite l'Algérie comme étant concernée par cet effacement de la dette, soulève des interrogations. En effet, il est établi que la question de la dette contractée par l'Algérie auprès de l'ex-URSS dans les années 1960 et 1970, estimée 4,7 milliards de dollars, avait été réglée lors de la visite Vladimir Poutine, alors président de la Fédération de Russie, à Alger, en mars 2006. Il s'agissait de l'effacement de l'ensemble de la dette algérienne envers la Russie, qui représentait à l'époque environ 25% de la dette totale extérieure algérienne (16 milliards de dollars au début de 2006). L'accord signé à l'époque prévoyait un effacement de cette dette en contrepartie de l'achat par l'Algérie de biens et services auprès de la Russie pour un montant équivalent de la dette. Les deux pays avaient également signé des contrats de livraison d'avions de guerre pour plus de 3,5 milliards de dollars. Au total, les commandes militaires algériennes à la Russie, avions compris, dépassait 7,5 milliards de dollars. Dans une conjoncture d'aisance financière, l'Algérie avait, pour rappel, adopté une stratégie de remboursement par anticipation de sa dette extérieure. Cette stratégie lui avait permis d'achever le remboursement anticipé de la totalité de sa dette rééchelonnée. Des accords ont été signés sur le remboursement par anticipation de dettes, notamment avec la Pologne, l'Arabie saoudite, la Turquie, l'Inde, la Slovénie et le Portugal. Avec ses créanciers publics du Club de Paris, l'Algérie avait clos tout le processus de remboursement anticipé pour un montant global de 7,75 milliards de dollars. Elle avait également remboursé par anticipation sa dette rééchelonnée avec le Club de Londres pour un montant de 800 millions de dollars. En ajoutant à ces accords celui de l'annulation de la dette algérienne avec la Russie estimée à 4,737 milliards de dollars, l'Algérie s'est désendettée globalement entre 2004 et 2006 d'une dette externe pour un montant de 16 milliards de dollars. L'encours de la dette extérieure est passé de plus de 33 milliards de dollars en 1996 à moins de 4,5 milliards de dollars en 2007. En 2012, le FMI, conjointement avec la Banque mondiale, a classé l'Algérie au titre du pays le moins endetté des 20 pays de la région. Selon le dernier rapport annuel de la Banque d'Algérie, la dette extérieure de l'Algérie s'est établie à 3,85 milliards de dollars, à fin 2016. Mieux encore, l'Algérie avait annulé les dettes de 14 pays d'Afrique dont le montant est de 902 millions de dollars et elle avait même prêté de l'argent au FMI. Saïd Smati