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Les mécanismes d'addiction derrière Candy Crush
#EspacesLibres
Publié dans Liberté le 09 - 03 - 2018

Si vous n'y avez pas joué vous même, vous avez au moins vu quelqu'un de votre entourage déjà jouer à Candy Crush. Comment ce jeu aux airs si innocents parvient-il à rendre aujourd'hui plus de 50 millions de personnes accros dans le monde, dont la plupart avoue dépenser une fortune mensuellement rien que pour évoluer dans le jeu ?
C'est principalement grâce à Candy Crush, que la société conceptrice King vaut aujourd'hui 5 milliards de dollars en bourse, emploie 450 salariés et déclare empocher 450 000 euros de bénéfices par jour. Sans compter les joueurs en ligne, le jeu enregistre plus de 50 millions de téléchargements à travers le monde, certains de ses joueurs avouent même dépenser des fortunes allant jusqu'à 1000 euros mensuellement afin d'évoluer rapidement dans les niveaux. A priori, le jeu n'a rien de méchant, il suffit d'aligner 3 bonbons de la même forme pour les faire éclater, ensuite les bonbons du dessus prennent automatiquement leur place. Le but du jeu étant de réaliser le meilleur score possible dans un temps donné. King va même jusqu'à concevoir de nouvelles versions comme Jelly Crush pour pallier à la contrainte de temps, le seul objectif étant d'étaler la gelée, sans être bousculé par le chronomètre. Derrière tout cela bien sûr vous l'aurez deviné, se cache un insidieux mécanisme psychologique qui favorise l'addiction.
Primo, la gratuité de l'application, ce qui incite tout de suite à la télécharger néanmoins, le jeu fait partie d'une catégorie que l'on appelle Freemium : le téléchargement est gratuit, mais par la suite, on vous pousse à acheter des offres spéciales imbriquées au jeu. Ce qui est le cas de Candy Crush.
Le nombre de vies est limité. Une fois toutes perdues, il faut attendre trente minutes avant qu'elles ne se renouvellent. Les impatients peuvent acheter un paquet de 5 vies. Il est aussi possible d'acheter des bonus pour des déplacements supplémentaires et des bonbons spéciaux.
Les premiers niveaux sont faciles à atteindre, sertis de récompenses (points, visuels colorés, encouragements) pour vous attraper par la main et vous laisser devenir ‘bon' au jeu. Très vite, l'envie de poursuivre s'installe. C'est ensuite que les niveaux se compliquent, mais en conservant un équilibre. L'algorithme présent derrière chaque plateau est paramétré pour ne pas décourager le joueur. Les palliés difficiles sont ponctués de niveaux plus faciles. Le cycle de récompense est lui aussi bien ajusté. Le temps entre les efforts faits et l'accès au niveau supérieur ou le gain de coups supplémentaires est rythmé pour ne pas lasser.
S'ajoute à ça l'invitation constate de progresser et d'améliorer son score pour passer au niveau suivant, qui promet encore plus de récompense, et encourage le joueur à répéter le même comportement pendant un certain moment et crée rapidement un cercle vicieux qui pousse à jouer plus.
Ce n'est que plus tard, grâce à un ingénieux système d'algorithme, que le joueur se verra privé de récompenses et de ce sentiment de maîtrise du jeu: les niveaux se font plus durs, voir quasiment impossibles.
En plus des 1800 niveaux d'autres sont mis à jour continuellement. Candy Crush crée ainsi un objectif à atteindre sur le long terme. En fabriquant le sentiment de frustration de ne pas pouvoir arriver à bout des niveaux, il rajoute un objectif inatteignable dans l'expérience de jeu : ce sentiment de voir la fin du tunnel s'éloigner au fur et à mesure qu'il progresse va pousser le joueur à tendance addictive à mettre la main à la poche pour débloquer ce niveau qu'il n'arrive pas à terminer.
Secundo, pour amadouer ses joueurs, Candy Crush veille à leur donner un sentiment de productivité. Pour un minimum d'actions effectuées, le jeu envoie énormément de feed-back, et ce à la moindre combinaison : des feed-back visuels (disparition de bonbons, puis apparition hasardeuse de nouveaux, pour créer une nouvelle disposition du jeu) ; ainsi que des feed-back sonores (suivant les combinaisons, le son émis par le jeu pour acclamer et encourager le joueur est du moins impressionnant).
Tertio, les feed-back sont instantanés, ils se déclenchent immédiatement après l'action du joueur. Et en même temps la distribution des bonus est aléatoire, ces deux éléments vont pousser le cerveau à sécréter de la Dopamine. Cette molécule va à son tour créer un état mental appelé "le flow" qui facilite la concentration optimale du joueur, et lui procure le désir de continuer à jouer.
Dans Candy Crush, tout est orchestré pour fournir des récompenses à un rythme calculé, suivant la situation de jeu, le niveau de rétention (fréquence d'utilisation), et la facilité de progression. L'ordinateur décide alors des probabilités allouées à la réussite ou à l'échec du joueur. Ce système algorithmique crée des récompenses à un rythme personnalisé pour chacun de ses utilisateurs. C'est ce qui explique l'addiction à l'intérieur d'un cercle vicieux et l'envie de revenir retenter sa chance après quelques heures.
Pour finir, nous avons rencontré Abir, qui avoue : "A l'apparition du jeu nous y étions tous accros, moi et mes amis. Tout le monde jouait à Candy Crush ! C'était le jeu tendance auquel personne ne pouvait résister". Mais lorsqu'on lui a posé la question si elle y jouait encore, elle a répondu :"Non, je n'y joue plus. Mes amis non plus. Au fur et à mesure de l'apparition de nouveaux jeux, tout aussi attrayants, j'ai fini par ne plus avoir envie d'éclater des bonbons".
Même si partout sur la planète, le jeu continue à affoler les joueurs. Les psychologues affirment que ce n'est pas une pathologie, comme une addiction à l'alcool par exemple, car ceux qui y jouent ne perdent pas pour autant le contrôle de leur vie. Candy Crush ayant néanmoins de fortes chances de péricliter un jour, laissant place à un autre jeu tout aussi prenant, la modération est nécessaire. Du moment qu'une forte consommation représente un réel risque d'isolement comme pour tout autre jeu vidéo.
Meryem ABDELLI
(Partenariat Réd-DIG-"Liberté "(#RDL)/Alumni (HEC))


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