à l'occasion de la célébration du 38e anniversaire du Printemps berbère d'Avril 80, le comité des étudiants de la faculté de biologie du pôle technologique de Tamda, relevant de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, a organisé plusieurs activités en hommage au grand militant de tamazight, Saïd Boukhari, décédé le 22 novembre 2017 des suites d'une longue maladie. À l'occasion, le parcours élogieux ainsi que la contribution de cet animateur infatigable du Mouvement culturel berbère (MCB) et de la défense des droits de l'Homme ont été revisités et mis en exergue par ses compagnons de lutte à travers une conférence-débat animée par Saïd Chemakh et Abdenour Boumghar, le tout agrémenté de nombreux témoignages des présents à cette journée commémorative. "C'est la première fois, depuis 38 ans, que âmmi Saïd Boukhari est absent en cette journée fortement symbolique du 20 Avril, date anniversaire sacrée du combat amazigh, autrement dit depuis les événements douloureux et historiques d'Avril 80 où, très jeune lycéen déjà, il avait pris une part active aux actions de lutte pour la revendication amazighe. Il n'a jamais raté un événement en faveur de tamazight, que ce soit un meeting, une marche populaire ou un sit-in. Alors ne pas le voir parmi nous aujourd'hui nous fait beaucoup de peine", diront les conférenciers devant une assistance formée de nombreux étudiants et des amis de longue date du défunt. La famille de Saïd Boukhari ainsi que des membres du comité du village de Bouarfa de Maâtkas qui a vu naître, le 28 août 1962, cet homme de tous les combats en faveur des causes justes, issu d'une famille engagée corps et âme dans la guerre de Libération nationale, ont tenu à honorer aussi de leur présence cette conférence-débat où les animateurs ont abordé aussi le thème de "l'évolution récente de tamazight" et ont commenté, notamment, d'autres sujets liés à la promotion de tamazight tels que la création de l'académie berbère, la loi organique sur tamazight et l'officialisation de Yennayer. Ayant perdu son père très jeune, Saïd a connu la pauvreté dès son enfance. Il a fréquenté le lycée technique de Dellys où il était délégué principal des lycéens durant les événements du Printemps berbère d'Avril 1980. Depuis, il n'a jamais cessé de lutter avec acharnement pour la reconnaissance de tamazight. Par ailleurs, il a contribué aussi à la création d'un cours de langue berbère en 1988 à Tigzirt puis il a participé au 2e séminaire du MCB en 1989. Lors de la fameuse "grève du cartable" de 1994, il s'est illustré aussi par son engagement, sa perspicacité dans les débats et surtout sa sagesse légendaire, et ce, en réussissant à obtenir souvent le consensus entre toutes les tendances politiques du mouvement berbère. Pendant la décennie noire, il a contribué à l'organisation de la lutte contre le terrorisme dans sa région natale de Maâtkas où il était connu pour son grand humanisme et son dévouement sans limite au profit des citoyens démunis. Il est à noter que, lors de cette journée d'évocation en hommage à Saïd Boukhari, plusieurs expositions ont été organisées à l'Institut de biologie de Tamda, dont l'une retraçant le parcours de ce militant exceptionnel ainsi qu'une vente-dédicace de l'écrivain Abderrahmane Yefsah. R. Achour
