Cette décision se veut une réponse, disent les médecins, à la tutelle qui refuse de leur reconnaître le statut des fonctionnaires. En grève illimitée depuis plus de cinq mois, les médecins résidents radicalisent leur mouvement. Ils comptent, à partir du 1er mai prochain, suspendre le service de gardes assurées habituellement de 16h à 8h, et durant les week-ends et les jours fériés. Ils n'assureront plus le service minimum. C'est la dernière mesure prise par les futurs spécialistes lors des assemblées générales organisées ce week-end à travers pratiquement l'ensemble des facultés de médecine. Les résidents exerçant dans 12 CHU sur 13 que compte le pays ont voté à la majorité l'arrêt des gardes assurées dans leurs services respectifs. Les futurs spécialistes de Blida se réuniront, pour leur part, aujourd'hui dimanche, pour décider des suites à donner à leur mouvement. Le mouvement de débrayage, qui perdure depuis novembre, a eu des répercussions directes sur le fonctionnement des CHU qui sont déjà au ralenti. Qu'en sera-t-il alors si cette décision venait à se généraliser à partir du mois prochain ? La nouvelle mesure d'arrêt total de toute activité hospitalière est déjà appliquée, dit-on, par certains résidents. "Les résidents du CHU d'Oran n'assurent plus la garde. C'est dire qu'ils en ont ras le bol de cette situation de crise qui perdure depuis des mois", indiquera un représentant du Camra. Et d'ajouter : "La nouvelle décision prise par les résidents est une réponse directe au ministère de la Santé. La dernière réunion avec la tutelle a bien illustré les intentions de la tutelle qui nous considère comme des étudiants en sciences médicales. Alors, nous ne sommes pas tenus de garantir le service minimum comme l'exige la loi pour les fonctionnaires. Et la tutelle refuse de nous attribuer le titre de fonctionnaire." Les treize rounds de négociations n'ont finalement pas eu raison du mouvement des résidents et, du coup, désamorcer la crise qui couve dans les hôpitaux, puisque les blouses blanches se disent déterminées à poursuivre la grève de protestation jusqu'à l'aboutissement de leurs revendications. "Les membres des assemblées générales tenues à travers les wilayas du Nord ont opté pour l'arrêt, carrément, des gardes que nous assurons les week-ends et après les heures de travail à partir de 16h jusqu'au lendemain matin à 8h. Mais, maintenant, avec la dernière sortie du ministre, on ne peut espérer grand-chose. On est vraiment dans l'impasse. La tutelle se dit disponible à poursuivre les discussions avec le Camra. Mais de quel dialogue s'agit-il ? La tutelle est en train de nous imposer un simulacre de dialogue, en continuant à ignorer nos doléances. Pour le ministère, la solution du conflit consiste simplement en la mise en place d'un groupe de travail pour élaborer le nouveau statut du résident", dénoncera un délégué du Collectif autonome des médecins résidents algériens. H. H.