Le président du parti d'El-Islah, Filali Ghouini, a animé, hier, à Béjaïa, un meeting populaire, à la petite salle de la maison de la culture Taos-Amrouche. Sa sortie publique entre dans le cadre de la célébration du 38e anniversaire du Printemps berbère ou Tafsut Imazighen d'Avril 80. Devant une vingtaine de personnes, l'intervenant s'est exprimé dans un arabe châtié, convaincu, sans doute, que son public était de niveau à le suivre et en mesure de relayer son discours. De prime abord et dans un discours fleuve sur la cause identitaire, l'intervenant soutient en substance que "le Printemps berbère est un soulèvement populaire, initié par des militants de la cause identitaire dans toutes ses composantes". Un soulèvement populaire qui, selon l'orateur, est le précurseur du combat démocratique qui a débouché sur les événements de 1986 à Constantine et ceux d'Octobre 1988, qui ont desserré "l'étranglement du parti unique sur la société algérienne". "Nous sommes arrivés aujourd'hui à la constitutionnalisation de tamazight comme langue nationale et officielle et à la création d'une académie de tamazight", a-t-il ajouté avant de s'interroger : "Est-ce suffisant ?". Il pose la question mais n'y répond pas. Néanmoins, Ghouini appelle les plus hautes autorités du pays à faciliter la généralisation de l'enseignement de tamazight. Le reste de son discours appelle au dialogue pour "un consensus national avec toutes les forces politiques". Et de souligner : "Les vertus" de la réconciliation nationale qui a "arrêté l'effusion de sang". M. Ghouini n'a pas manqué lors de sa sortie, ici, à Béjaïa, de tirer à boulets rouges sur le SG du FLN, Djamel Ould Abbes, sans pour autant le nommer. "Un chef de parti, qui déclare que son parti est l'Etat, commet une grave déclaration qui va fermer l'espace démocratique. C'est un discours qui divise les Algériens et les Algériennes et qui fait perdre la confiance entre le gouvernant et le gouverné", conclura-t-il son discours. L. OUBIRA