Le 5 Juillet est une date phare dans l'Histoire de l'Algérie. C'est non seulement la fête de l'Indépendance, mais aussi celle de la Jeunesse. Son indépendance a été arrachée par le sacrifice de ses martyrs et aujourd'hui, sa jeunesse est appelée à reprendre le flambeau pour construire ce qui a été détruit. Dans cette Histoire, il y a eu des exils, des exodes et des cheminements qui ont fait qu'une partie de la jeunesse algérienne se retrouve hors frontières. Le plus gros se retrouve en France et 56 ans après l'indépendance, cette jeune génération en mal du pays veut revenir pour apporter sa pierre à l'édifice. C'est dans cette perspective que le Centre culturel algérien de Paris a accueilli, en cette soirée hautement symbolique, l'Ecaf (Etudiants et cadres algériens de France), une jeune association dynamique. Cette association est composée de jeunes bénévoles qui ont le souci d'accueillir, d'accompagner, d'informer et d'aider les jeunes étudiants nouvellement débarqués en France pour leur permettre de mieux s'adapter à leur nouveau mode de vie. Leur autre objectif aussi, sujet de la rencontre, est d'aider la diaspora établie en France à rentrer en Algérie pour s'y établir, travailler, entreprendre un projet et s'investir pleinement dans le développement économique du pays qui en a bien besoin, selon les dires de beaucoup de jeunes présents à cette rencontre-débat. Pour débattre de ce sujet délicat à plus d'un titre, l'association a invité des intervenants qui ont une expérience à partager et un parcours à décrire comme exemple, pour, peut-être, susciter l'envie de faire pareil. Le côté juridique a d'abord été abordé par Me Fayçal Magherbi, avocat au barreau de Paris, qui est longuement revenu sur les dispositions légales du droit au sol pour les étrangers d'une manière générale, et pour les Algériens en particulier, pour lesquels beaucoup reste à faire car le terrain est à déblayer et ses interventions et nombreuses contributions dans la presse sont là pour en témoigner. Puis, tour à tour, Rostane Hamdi, membre fondateur de Nabni (Notre Algérie bâtie sur de nouvelles idées), et plusieurs femmes et hommes d'affaires, dont Mohammed Dehag, Akli Brihi ou encore Nadia Bennacer, sont revenus sur leur parcours personnel et leurs différentes péripéties et aventures professionnelles. Péripéties et aventures étant utilisées à bon escient car pour chacun d'eux, ce fut une aventure et elle l'est toujours "car on ne sait pas vraiment à quoi nous attendre parfois en faisant un pas, mais nous le faisons quand même, convaincus que nous devons faire quelque chose pour avancer, quitte à nous tromper, tomber et apprendre de nos erreurs", dira l'un des intervenants. "Le climat des affaires est rude en Algérie", diront certains. "Il est rude partout, il faut s'armer de patience, d'un projet inédit et efficace et d'une bonne dose de persuasion." Les avis étaient partagés, mitigés, les présents indécis, pas très rassurés quant à ce retour vers ce pays insaisissable... Certes ces expériences relatées ici semblent être encourageantes, mais la réalité du terrain le sera-t-elle pour eux aujourd'hui ? Cette diaspora osera-t-elle s'aventurer à quitter la stabilité pour risquer un avenir incertain au pays ? Son savoir et ses compétences suffiront-ils ou lui faudra-t-elle aussi un brin de piston et de "maarifa" ? La laissera-t-on se développer ou moisira-t-elle dans un bureau à gérer de la paperasse inutile ? Ce sont là quelques-unes de leurs interrogations... Samira Bendris-Oulebsir