Donald Trump a jeté de l'huile sur le feu, vendredi soir, avec Pékin en envisageant de taxer toutes les importations chinoises au moment où son administration semble vouloir laisser une chance au dialogue dans les conflits commerciaux, non seulement avec le Canada et l'Europe mais encore avec la Chine. "Maintenant, nous avons ajouté 200 milliards de dollars (de biens chinois faisant l'objet de taxes douanières). Je déteste dire ça mais (...) il y a encore 267 milliards de dollars (de biens chinois prêts à être taxés) rapidement si je le veux", a déclaré le président américain au cours d'un point de presse impromptu à bord de son avion Air Force One. "Je me montre dur avec la Chine car je dois l'être", a-t-il justifié. "Ils prennent 500 milliards de dollars chaque année", a-t-il ajouté en référence aux importations en provenance de la Chine, qui se sont élevées à plus de 505 milliards en 2017 et qui devraient s'accroître encore cette année. La Chine importe presque quatre fois moins de biens américains qu'elle n'en exporte vers les Etats-Unis. Ce qui conforte le président dans l'idée que les Etats-Unis sont en position de force pour négocier. Les déclarations de Donald Trump interviennent alors que la période de consultations publiques en vue de taxer 200 milliards de marchandises chinoises supplémentaires à hauteur de 25% s'est achevée jeudi à minuit (04h00 GMT vendredi). Le locataire de la Maison-Blanche n'a toutefois pas été d'une clarté absolue sur l'entrée en vigueur de ces nouvelles taxes. Cela "pourrait être appliqué très bientôt, cela dépend de ce qu'il va se passer avec eux", a-t-il ainsi déclaré. Aussi, l'excédent commercial de la Chine avec les Etats-Unis s'est envolé en août au niveau record de 31,06 milliards de dollars, selon des chiffres officiels publiés hier, en dépit de cette guerre douanière engagée entre Pékin et Washington. Cet excédent, d'une ampleur abyssale, a gonflé de 18,7% par rapport en août 2017, et a fortement grimpé par rapport au niveau de juillet, en raison d'un bond de 13% sur un an des exportations du géant asiatique, et ce malgré l'imposition depuis juillet par les Etats-Unis de droits de douane punitifs. R. I./Agences