Plus de 30 journalistes ont été tués par des groupes mafieux dans le monde durant les deux dernières années. C'est ce qu'a indiqué, dans un rapport publié jeudi dernier, l'Organisation non gouvernementale (ONG) Reporters sans frontières (RSF). Intitulé "les journalistes, bêtes noires de la mafia", ce rapport, qui fait état de l'assassinat, en 2018, de 12 journalistes par différentes mafias en représailles à leurs enquêtes journalistiques, a indiqué que "les puissances mafieuses ne connaissent pas de frontières et se moquent des limites imposées par l'Etat de droit dans les démocraties. Face à elles, avec leurs maigres moyens et leur extrême vulnérabilité, les journalistes n'ont pas l'embarras du choix : se taire ou risquer leur vie. (…) Et pas seulement en Italie, berceau de la mafia, ni au Mexique. De Pékin à Moscou, de Tijuana à Bogota, de Malte à la Slovaquie, les journalistes d'investigation, qui révèlent des affaires dans lesquelles la mafia est impliquée, déclenchent le courroux de mafieux dont le point commun est d'abhorrer la publicité". D'ailleurs, RSF s'inquiète sur au moins quatre assassinats suspects de journalistes au Mexique, pour lesquels des investigations sont toujours en cours. Sur ces deux mêmes années, RSF dénombre au moins cinq tentatives d'assassinats de journalistes, dont les commanditaires et les exécutants étaient issus des rangs de la mafia, sans compter les nombreuses agressions, menaces et destructions de médias. Selon RSF, les journalistes se trouvent dans une impasse mortifère dès qu'ils abordent les "sujets intouchables" liés à la corruption, au trafic de drogue et de sable, au pillage des ressources naturelles et des zones interdites où évoluent les cartels de tous bords. FARID BELGACEM