Du 18 au 28 février, les férus de photographies auront l'occasion de découvrir à Oran une centaine de clichés sur les questions politiques et sociétales dans le monde. Après Alger, "l'Exposition World Press Photo 2018" s'est invitée au Musée d'art moderne et contemporain d'Oran (Mamo), du 18 au 28 février. Cet évènement permettra aux amateurs de photographies de découvrir 137 clichés en noir et blanc qui abordent plusieurs thématiques. Le vernissage de cette exposition a eu lieu dimanche soir au Mamo, en présence de nombreux invités dont l'ambassadeur du royaume des Pays-Bas, Robert van Embden, qui dans son allocution est revenu sur la création du concours World Press Photo et son importance, tout en tenant à préciser que la fondation néerlandaise à but non lucratif qui récompense annuellement les photographes (photo-journalisme ou documentaire) travaille en toute indépendance. Pour le diplomate, "la mondialisation met en avant l'importance de fournir des informations fiables et promouvoir leur échange, l'essentiel du journalisme est de fournir des informations justes grâce à la discipline de vérification des informations", a-t-il souligné. Tout en rappelant que l'essor de l'internet et du numérique modifie considérablement l'approche de la photographie, sa consommation et sa publication. Présent à l'expo, le photographe Hocine Zaourar, seul photographe algérien à avoir obtenu le prix World Press Photo en 1998, pour son cliché intitulé "La madone de Bentalha", est revenu lors de son intervention sur la place des photographes algériens d'aujourd'hui. Ce dernier dira combien il était difficile pour un photographe dans notre pays de percer, de se faire un nom, car la photo est une discipline très concurrentielle. Aussi, pour beaucoup de jeunes photographes venus découvrir l'exposition, ce métier est en souffrance dans notre pays pour absence de support et de liberté de création. Pour rappel, ce prestigieux concours du meilleur photographe visuel dans le monde, "World Press Photo", a été créé en 1955 par un groupe de photographes néerlandais désireux de présenter au plus grand nombre leurs photos et travaux. Aujourd'hui, ce concours est effectivement devenu l'un des plus prestigieux et des plus convoités par les photographes professionnels. Chaque année, les prix décernés récompensent les photos et travaux les plus emblématiques et les plus en phase avec les situations politiques et sociales, voire sociétales dans le monde. L'exposition World Press Photo 2018 regroupe au total 73 000 photographies ayant été soumises par 4548 photographes issus de 125 pays. Pour revenir à l'expo, si certains clichés racontent des histoires, interpellent sur des situations sociétales comme pour les photos sur la Chine ou l'Afrique, d'autres sont portées sur les situations politiques dans le monde. Parmi ces clichés, on peut citer ceux d'Adam Ferguson, "Australia", publié sur The New York Times, qui a réalisé des portraits très troublants de jeunes filles enlevées par Boko Haram, ou encore ceux de Jesco Denzel sur les rives du lagon de Lagos au Nigeria, sans oublier bien sûr le lauréat 2018, Ronaldo Schemidt, et ses clichés sur les manifestants au Venezuela.