Des dizaines d'habitants des bidonvilles de Belgaïd ont bloqué, mardi dernier, en toute fin de journée, la circulation automobile à Belgaïd, au niveau de l'intersection du 4e périphérique et du CW75. Brandissant une banderole revendiquant le droit au logement, hommes, femmes et enfants ont protesté contre leur "marginalisation" dans la distribution de logements. "Nous sommes environ 200 familles qui vivons dans des conditions déplorables depuis deux, voire trois décennies. Nous voulons juste bénéficier de nouvelles habitations comme tous les autres Algériens", a expliqué un jeune homme de 39 ans qui dit vivre dans ce bidonville depuis près de 30 ans. "Mes parents sont venus ici dans les années 1980. Aujourd'hui, je suis marié et père de quatre enfants et je continue de vivre dans la même habitation avec mon père", explique-t-il. D'autres protestataires ont évoqué leurs difficiles conditions de vie dans les bidonvilles et dénoncé leur "marginalisation" bien qu'ils aient déposé des demandes de logement depuis plusieurs années : "Des représentants des pouvoirs publics, qui sont venus nous voir il y a des années, ont recensé tous les habitants et se sont engagés à nous reloger. Mais depuis, nous n'avons plus de nouvelles. C'est pour cela que nous avons décidé de porter notre revendication dans la rue." Une décision qui n'est pas restée sans écho puisque des représentants des autorités locales, dont le chef de daïra de Bir El-Djir, se sont déplacés sur les lieux pour rencontrer des délégués des protestataires au siège de la nouvelle APC de Belgaïd. À l'issue de la réunion, engagement a été pris de reloger prochainement tous les demandeurs recensés. "Un premier ensemble de 500 logements est prévu. Une deuxième et troisième tranches seront programmées si besoin est", a annoncé le représentant de la wilaya à la foule qui s'était rassemblée à l'entrée de la mairie sans toutefois avancer de date. Ce n'est qu'aux environs de 19h que les protestataires, manifestement réconfortés par l'issue de la réunion, ont rendu la rue à la circulation.