L'inauguration avant-hier de la raffinerie de Sidi R'cine à Baraki (Alger), après près d'une décennie de tergiversations autour des travaux de sa réhabilition, devra permettre à l'Algérie de passer d'un statut d'importateur de produits raffinés à celui d'exportateur à partir de 2021, selon le P-DG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, cité par l'APS. En travaux depuis près de dix ans, cette infrastructure avait d'abord fait l'objet d'un contrat de réhabilitation en 2010 avec la société française TechnipFMC, avant que celui-ci ne soit résilié à cause des retards et lenteurs constatés pour sa réalisation. Confié par la suite à l'entreprise chinoise China Petroleum Engineering and Construction (CPECC) pour un coût global de 45 milliards de dinars, le projet a donc fini par se concrétiser au bout d'un peu plus de deux années de travaux. Devant permettre de porter les capacités de production à plus de 3,6 millions de tonnes par an, la raffinerie de Sidi R'cine est considérée comme des plus stratégiques, car à même de favoriser notamment la résorption du déficit national en essence estimé à 1,4 million de tonnes, selon les précisions fournies à la presse par le vice-président de l'activité de commercialisation à Sonatrach, Ahmed Mazighi. "L'Algérie n'importera plus d'essence à partir du second semestre de 2019", a ainsi assuré ce même responsable, ajoutant que l'outil de production sera également adapté aux normes de consommation européennes et à celles de sécurité industrielle et environnementale. La réhabilitation de la raffinerie d'Alger, a-t-il indiqué dans le même ordre d'idées, intervient dans un vaste programme de développement de l'industrie locale de raffinage lancé en 2008 par Sonatrach et visant à satisfaire pleinement aux besoins nationaux en produits dérivés dont, entre autres, le gasoil. Ce programme, a-t-il encore rappelé, est centré sur deux priorités, à savoir la réhabilitation des vieilles raffineries pour en augmenter les capacités installées et la réalisation de nouvelles, en vue d'accroître les capacités de production et de traitement des produits dérivés, avec, comme perspective à terme, le passage du statut actuel d'importateur de produits raffinés à celui d'exportateur d'ici aux deux prochaines années. L'Algérie, faut-il le rappeler, dépense annuellement pour quelque 2 milliards de dollars à l'importation pour combler les besoins de consommation locaux en matière de produits pétroliers. Aussi, comme le soulignait le P-DG de Sonatrach, l'inauguration de la raffinerie de Sidi R'cine constitue un "acquis énorme", en ce sens qu'elle offre à l'Algérie la possibilité d'accéder à une autosuffisance en matière de produits raffinés. Tout en admettant que le projet de réhabilitation de cette raffinerie a pris énormément de temps pour se concrétiser, Ould Kaddour a néanmoins tenté d'expliquer que "ce long retard a tout de même permis à la compagnie qu'il dirige d'apprendre beaucoup de choses en termes de respect des délais de réalisation, de coûts et de qualité". Au sujet de l'échéance arrêtée pour l'ouverture des plis pour l'autre grand projet de raffinerie, en l'occurrence celle prévue à Hassi Messaoud, le premier responsable de la compagnie pétrolière nationale s'est contenté d'indiquer que "cela se fera bientôt", sans, toutefois, donner de plus amples précisions. Akli Rezouali