L'ancien président sud-africain Jacob Zuma a largement utilisé les services de renseignement du pays pour servir ses intérêts politiques et personnels, notamment contre son successeur Cyril Ramaphosa, accuse un rapport officiel. Publié samedi à l'initiative de M. Ramaphosa, ce document rédigé par une brochette d'experts conduite par l'ex-ministre Sydney Mufamadi, détaille sur une centaine de pages une longue série de "sérieuses violations de la Constitution" qui ont abouti à une "politisation du renseignement". Des membres de l'Agence de sécurité d'Etat (SSA) ont mené, sur ordre de M. Zuma et de son ministre en charge de la Sécurité d'Etat, une campagne visant à empêcher Cyril Ramaphosa de lui succéder à la tête du Congrès national africain (ANC) au pouvoir et de l'Etat. Une "unité spéciale" a ainsi lancé en 2016 "trois opérations visant à empêcher la distribution de propagande électorale (au profit de M. Ramaphosa), à empêcher le transport de groupes dissidents (hostiles à M. Zuma)", écrit le rapport.