Les chameliers ayant participé à la dernière édition de la foire internationale de l'Assihar se sont rassemblés hier devant le siège de l'APC de Tamanrasset en signe de protestation contre le retard accusé dans le paiement de leurs cachets. Montés sur une dizaine de chameaux arrimés au portillon de l'accès principal de la mairie, située à un jet de pierre de la résidence officielle du wali, les protestataires ont décidé de cette action pour faire valoir leurs droits, mais surtout pour en finir avec "l'attitude méprisante" des autorités locales qui font appel aux chameliers à chaque occasion de fête, mais qui les lâchent une fois l'événement terminé. "Nous répondons toujours présent pour agrémenter les visites officielles et accueillir nos hôtes avec l'hospitalité coutumière de cette région millénaire. Notre participation se fait à base de contrats préalablement conclus avec les organisateurs des événements auxquels nous prenons part. Toutefois, rares sont les administrations qui honorent leurs engagements à temps. Pour te payer, on te fait boire le calice jusqu'à la lie. On vous fait traîner pendant des mois pour des sommes parfois insignifiantes", se lamente-t-on. Pour exprimer leur colère face aux atermoiements des autorités, les chameliers activant sous la coupe des associations culturelles ont menacé de durcir le ton si leur situation n'est pas prise en charge de sitôt. Ils ont même décidé de boycotter les festivités locales et les visites officielles si l'administration contractante, à savoir l'APC de Tamanrasset, n'arrive pas à s'acquitter de son ardoise. Du côté de l'APC, on a appris que la cause du retard signalé est due aux formalités administratives qu'elle devrait accomplir pour pouvoir régulariser la situation de tous les chameliers ayant pris part à l'Assihar 2019. Une date de paiement aurait été avancée aux protestataires qui ont finalement décidé de libérer les lieux en se fiant aux promesses et aux nouveaux engagements pris par des responsables élus. Vers 10h, les chameliers mécontents se sont dispersés dans le calme en libérant ainsi l'accès principal et la route menant vers la wilaya qui a connu, faut-il le signaler, une congestion d'automobilistes nécessitant l'intervention des services de l'ordre pour régulariser la circulation routière et se dépêtrer… de la bouse des chameaux.