À l'appel du bureau local de l'Association algérienne de lutte contre les fléaux sociaux (AALFS), plusieurs jeunes ont pris part au sit-in de protestation organisé, avant-hier, devant le siège de la direction de la santé et de la population de la wilaya de Tamanrasset. Les protestataires ont appelé la nouvelle responsable de la DSP à frapper d'une main de fer et de cesser d'incarner le rôle de spectatrice face à la dégradation de son secteur. Arborant une large banderole et des écriteaux sur lesquels on pouvait lire toutes sortes d'expressions montrant la déliquescence et les scènes de négligences constatées dans nombre de structures sanitaires de la wilaya, les manifestants ont souligné de prime abord l'importance d'amélioration les conditions de travail des professionnels de la santé en exercice afin de leur permettre d'évoluer dans un climat plus approprié qui se répercutera, sans nul doute, sur la qualité et la nature des prestations fournies aux malades. Le manque criant de médecins spécialistes, le déficit en moyens techniques et l'absence de mesures incitatives, dont des réductions des frais de transport aérien et l'hébergement des médecins en poste ont été ainsi évoqués par les jeunes. Toujours dans cette optique, ils ont exigé des autorités compétentes la mise en place des moyens qui pourraient attirer les nouveaux médecins à venir s'installer dans cette région du grand Sud. "Les hôpitaux doivent être dotés de moyens humains et matériels afin de garantir la stabilité de leur staff médical. Il faut penser à entreprendre des réformes en faveur des médecins affectés dans ces régions en leur accordant réellement l'avantage d'un logement décent et un bon salaire dans la perspective d'améliorer leur statut social", préconisent-ils dans une demande d'intervention adressée à toutes les autorités locales où l'on a insisté sur la mise en place des moyens de transport adaptés à la nature topographique de la wilaya et la prise en charge des frais de déplacement des équipes médicales devant sillonner les localités enclavées. Le même document, dont nous détenons une copie, parle aussi du côté pédagogique lié à la formation des nouveaux médecins sur le plan pratique et leur encadrement par des professeurs devant impérativement s'enquérir des conditions professionnelles dans lesquelles ils évoluent et les spécificités des régions d'affectation. Avant de conclure par la nécessité de doter les salles de soins et les établissements publics de santé de proximité en moyens humains et matériels, les manifestants ont exigé l'installation d'une commission qui devrait se charger du suivi et du contrôle du programme des spécialistes, notamment au niveau de l'EPH de Tamanrasset où l'on a signalé "des irrégularités à la pelle". Il faut noter qu'une délégation des jeunes mécontents a été reçue par la DSP de la wilaya, Samira Ferane pour débattre en toute transparence des problèmes soulevés. RABAH KARECHE