Le front du boycott par les Assemblées populaires communales (APC) de l'élection présidentielle prévue pour le 4 juillet prochain, s'élargit de jour en jour pour s'étendre désormais à de nombreuses régions du pays, dont notamment la capitale, Alger. L'APC de Bouzaréah, l'une des plus importantes communes de l'Algérois, a annoncé, avant-hier, par la voix de son président, sa décision officielle de ne pas prendre part aux préparatifs du prochain scrutin présidentiel que le gouvernement cherche à imposer coûte que coûte, contre la volonté du peuple qui continue à rejeter quasi unanimement toute initiative de transition émanant du régime. Tout en rappelant en ce sens que les élus locaux ne tirent leur légitimité que de la confiance que placent en eux les citoyens, Mohamed-Lamine Kitouni, président de l'Assemblée populaire de la commune de Bouzaréah, a ainsi fait part de son refus de participer aux préparatifs du scrutin du 4 juillet prochain, joignant, par là même, sa voix à celle de la grande majorité des Algériens qui rejette définitivement cette élection et qui lutte depuis plusieurs semaines pour un changement radical du système politique. Toujours dans la journée de jeudi, et non loin de la capitale, une autre grande APC, celle de Boudouaou dans la wilaya de Boumerdès en l'occurrence, a également rendu public, sur sa page Facebook, un communiqué dans lequel, elle indique avoir décidé officiellement de boycotter la prochaine élection présidentielle. "À l'issue d'une réunion exceptionnelle tenue le 18 avril 2019, l'Assemblée populaire de la commune de Boudouaou a décidé à la majorité de boycotter la préparation et l'organisation de l'élection présidentielle prévue pour juillet prochain, à commencer par l'opération de révision exceptionnelle des listes électorales, et ce, eu égard à la situation politique que connaît actuellement le pays et à la poursuite de la contestation populaire, pacifique et soutenue", est-il ainsi précisé dans ledit communiqué. Enclenché la semaine dernière dans les wilayas de Tizi Ouzou, de Béjaïa et de Bouira, ce mouvement de boycott de l'organisation de la présidentielle par les APC ne cesse de prendre de l'ampleur et de s'élargir chaque jour à différentes régions du pays, laissant entrevoir, au bout, l'impossibilité pour le gouvernement en place de tenir à échéance le scrutin qu'il s'évertue tant à vouloir imposer, malgré le rejet définitif et absolu par la quasi-majorité des Algériens. Alors qu'il est déjà rejoint par pratiquement l'ensemble des communes de Béjaïa et de Tizi Ouzou, où des élus locaux ont même organisé avant-hier des sit-in contre le régime, le front du boycott de l'élection de juillet, faut-il le rappeler, s'étend déjà à plusieurs autres wilayas du pays dont, entre autres, Alger, Tipasa, Boumerdès, Sétif, Bordj Bou-Arréridj, Skikda, Relizane et El-Oued. De très nombreuses communes réparties dans ces différentes wilayas ont ainsi annoncé officiellement leur décision de ne pas participer à l'opération de révision des listes électorales, à l'instar, notamment, de celles de Cherchell et de Hadjret Ennous dans la wilaya de Tipasa, de Rouiba (Alger), d'El-Harrouch (Skikda), ainsi que de plusieurs autres APC dans les wilayas de Sétif et de Bordj Bou-Arréridj.