Les Soudanais continuent de réclamer l'instauration d'un pouvoir civil à Khartoum, où ils ont bouclé hier deux semaines de rassemblement ininterrompu devant le siège du quartier général de l'armée, alors que les Etats-Unis et l'Union africaine appellent à la dissolution du Conseil militaire de transition et à la remise immédiate du pouvoir politique aux civils. Hier matin, les leaders de la contestation soudanaise, menés par le Syndicats des professionnels, ont annoncé la formation prochaine d'une autorité civile en charge des affaires du pays, ont rapporté les médias locaux. Le Syndicat des professionnels a affirmé que ce qu'il appelle "conseil civil souverain sera mis en place ce dimanche, avec les membres qui vont le composer pour s'occuper des affaires courantes", lit-on dans la presse soudanaise, dont le syndicat des journalistes a rejeté la désignation par le Conseil militaire de transition de Abdelmadjed Haroun au poste de vice-ministre de la Communication et de l'Information. Ce dernier a été l'un des serviteurs zélés du régime du président destitué, Omar al-Bachir, et ennemi juré des journalistes auxquels il a causé beaucoup de tort. À noter que l'annonce de création d'un conseil civil souverain intervient parallèlement à l'arrivée massive, depuis jeudi, de nombreux Soudanais dans la capitale, pour participer au rassemblement devant le QG de l'armée et réaffirmer leur volonté d'aller vers un Etat civil. hier, après la prière hebdomadaire du vendredi, les manifestations ont repris de plus belle à travers tout le pays, malgré les concessions faites par le Conseil militaire de remettre le pouvoir aux civils dans les meilleurs délais, le limogeage et l'emprisonnement de nombreuses figures du régime d'al-Bachir. Les Soudanais considèrent que le Conseil militaire de transition doit partir lui aussi, car il est le fruit d'un putsch contre al-Bachir et il est formé des mêmes acteurs d'un régime qui règne sur le Soudan depuis trois décennies. L. M.