Résumé : Belkacem s'arrangea afin que Aïssa apprenne des "choses" pas très saines sur Ghenima. Des rumeurs allèrent bon train à son encontre, si bien que Aïssa proposera lui-même de divorcer de la jeune fille. Chose faite et rapidement conclue devant le comité de la djemaâ. Au grand soulagement de la famille et même de tout le village. D'aucuns poussèrent des soupirs de soulagement. Des femmes iront même jusqu'à pousser des youyous. On médita et on plaisanta longtemps à ce sujet, puis on oublia cette histoire, qui au fil du temps deviendra pour les villageois une légende qu'on évoquera avec un sourire au coin des lèvres. Humilié et touché dans son amour-propre, Aïssa quitte le village un matin et on ne le reverra plus jamais. Des rumeurs circulèrent à son sujet. Certains disent qu'il avait perdu la raison et qu'il s'était suicidé, d'autres prétendirent qu'il s'était rendu dans un village éloigné où il avait acheté une maison et prit femme. Quel que fût son destin, Aïssa avait enfin consenti à quitter les lieux et à débarrasser le village de sa présence incongrue, de son caractère acariâtre et surtout de sa malédiction. En réalité, il n'était ni apprécié ni respecté, mais plutôt craint, car aux yeux des autres il était puissant de cette puissance que seuls pouvaient détenir des gens comme lui, hypocrites et sans scrupules, prêts à marcher sur des âmes en peine pour arriver à leurs fins. Libérée de son cauchemar, Ghenima reprend ses habitudes et redevient cette jeune fille gaie et pleine de vie qu'on avait toujours connue. Sa gaîté et sa joie de vivre étaient si communicatives qu'elles rendaient son entourage heureux. Une fois son deuil terminé, la famille de Mohand se présenta pour demander sa main. On la lui accorda sans hésitation, et le couple put enfin aspirer à une vie meilleure et à un avenir heureux. Mohand avait décidé de partir et de s'installer en France. Son frère, qui venait de se lancer dans une affaire commerciale, lui proposera de s'associer à lui. Le jeune homme n'hésita pas une seconde. Il attendit juste que les noces soient célébrées afin que Ghenima puisse l'accompagner. Par un matin pluvieux, Ghenima quitte son village natal. Mais cette fois-ci, sans appréhension ni remords. Elle était, certes, triste de quitter les siens, mais son chagrin sera vite balayé par la présence de Mohand à ses côtés. Désormais, ils n'auront plus à cacher leur amour. Bien au contraire, leur histoire fera vite des envieux et sera citée en exemple auprès de tous les amoureux. Quelqu'un parla des racines qu'on ne pourrait jamais ni arracher ni piétiner. Ces racines dès qu'elles sont ancrées deviennent vite cette essence qui donne la vie et ranime les cœurs. Ce sont les racines de l'amour. (Fin) Y. H. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.
