Une plaque en hommage à Henri Curiel, ancien membre et chef du réseau des porteurs de valises, de soutien au FLN pendant la guerre d'indépendance, a été dévoilée jeudi dernier à la rue Rollin, où le célèbre militant anticolonialiste habitait et a été tué le 4 mai 1978."Henri Curiel, né le 13 decembre 1914 au Caire (Egypte), assassiné à Paris 4 rue Rollin, victime de son engagement anticolonialiste et de ses idéaux de paix", peut-on lire sur la plaque.La décision d'honorer la mémoire d'Henri Curiel a été prise par le conseil de la ville de Paris le 16 novembre 2018, sur proposition de la maire, Anne Hidalgo. En janvier de la même année, la justice a accepté de relancer les investigations pour connaître les auteurs du crime dont a été victime le militant anticolonialiste. "Le dossier est heurté à une habitude bien française qui est le secret défense", a souligné Alain Gresh, journaliste et fils d'Henri Curiel, au cours de la cérémonie d'hommage. L'affaire a été classée deux fois (en 1992 et en 2009), malgré l'existence de soupçons avérés sur les auteurs et les commanditaires du crime. Pour William Bourdon, avocat de la famille Curiel, l'assassinat relève, indiscutablement, d'un crime d'Etat, exécuté par les anciens de l'OAS, avec la complicité des services français. Deux noms sont cités par les proches d'Henri Curiel, l'ancien général tortionnaire Paul Aussaresses et l'ex-président Valéry Giscard d'Estaing. Le premier aurait agi par esprit de vengeance et le second parce que les activités de Curiel dérangeaient l'Etat français. Après l'indépendance de l'Algérie, l'ancien chef des porteurs de valises a créé une structure, Solidarité, de soutien aux différents mouvements de libération nationale dans le tiers-monde et aux militants de l'ANC.