Le mouvement dit de redressement et d'authenticité du FLN, coordonné par Abdelkrim Abada, reprend du service. Une réunion a été tenue, hier, à Bab Ezzouar, dans la banlieue d'Alger, pour faire l'évaluation de la situation de crise que traverse le parti. À l'occasion, il a été annoncé la mise en place prochainement d'une commission nationale pour proposer un projet d'alternative de sortie de crise que les redresseurs comptent présenter au congrès extraordinaire pour lequel ils plaident. Les redresseurs n'ont pas manqué de dénoncer, par ailleurs, les "corrompus et les arrivistes ayant fait dévier le parti de sa trajectoire sous le règne du président Bouteflika". Ce mouvement des redresseurs du FLN, né depuis 2011, tente, ainsi, de prendre le train de la révolution populaire non pour sauver le pays, mais plutôt le vieux parti en dehors duquel, admettent-ils, ils ne peuvent militer. "Je ne pourrai jamais limiter dans un parti autre que le FLN. Si on doit le mettre au musée, j'arrêterai de faire de la politique", a lancé, lors de la séance des débats, un des membres du mouvement, arrachant les applaudissements de ses camarades. Pour la première fois depuis la naissance de leur mouvement, ces redresseurs se permettent de s'attaquer au président Bouteflika et au président de leur parti. Ils leur reprochent de ne pas avoir répondu à leurs multiples appels à intervenir pour remettre de l'ordre dans la maison FLN. "Nous avons adressé une dizaine de lettres au président Bouteflika, mais il ne nous a jamais répondu. Ainsi, il a cédé le terrain aux corrompus qui ont accaparé le parti", a regretté M. Abada. À la question de savoir quelle est sa position par rapport à la situation que traverse le pays et notamment à la montée au créneau du chef d'état-major de l'armée, Gaïd Salah, et son implication dans les affaires politiques, M. Abada se déclare plutôt favorable à la solution constitutionnelle, à savoir l'application de l'article 102, mais il s'oppose à l'immixtion de l'armée dans les affaires politiques. Farid Abdeladim