Les étudiants de l'Ecole supérieure des sciences de l'aliment et des industries alimentaires (Essaia), sise à El-Harrach, sont en grève illimitée, depuis le 10 avril dernier. Ils exigent le départ de la directrice de l'école. Les futurs ingénieurs invoquent plusieurs raisons à leur décision, dont la plus importante est "la mauvaise gestion de la directrice", comme indiqué dans une correspondance adressée au ministre de l'Enseignement supérieur et à la direction de l'école. Selon des étudiants de quatrième année que nous avons reçus au journal, samedi, la goutte d'eau qui a fait déborder le vase remonte au 11 mars dernier lorsque la direction de l'école a refusé aux élèves d'accéder à la bibliothèque et au laboratoire après la décision de l'ex-ministre Hadjar d'anticiper les vacances scolaires. "Suite à cette décision, nous sommes allés, enseignants et élèves, à l'école, parce que nous étions perdus et que nous voulions savoir de quoi il en retournait, en disant que nous pouvions occuper la bibliothèque et les laboratoires, ce que nous étions en droit de faire. Mais, nous avons trouvé la porte fermée et la directrice a fait appel à la police et a refusé de communiquer avec nous", a raconté une étudiante. En évoquant les raisons de leur colère, les étudiants de l'Essaia réclament plus de transparence dans la gestion du budget de leur école. "Nous avons droit à des travaux pratiques, mais c'est nous qui fournissons la matière première. De plus, nous ne sommes pas payés pour les stages, y compris pour les groupes scientifiques, contrairement aux élèves d'autres écoles qui perçoivent jusqu'à 2 200 DA par jour". Ils exigent, pour cela, une gestion efficace du budget qui couvrirait les frais des étudiants pour la formation scientifique : travaux pratiques, sorties pédagogiques mais aussi pour les activités extrascolaires (les clubs scientifiques). Au volet pédagogique, ils demandent à "établir des conventions avec les établissements, les laboratoires et les industries afin de faciliter les stages", "l'intégration de la date des délibérations pour chaque semestre dans l'échéancier annuel et le respect de ce dernier". Ils relèvent "le manque ou la défaillance de matériel, ce qui entrave le déroulement des cours, des TD et des TP". Les étudiants ont décidé de décliner l'invitation à des "réunions de concertation et médiation" qui étaient prévues les 14 et 22 avril et auxquelles la direction a convié les représentants désignés par les étudiants. Pour sa part, la direction a indiqué, par voie d'affichage, en date du 14 avril, que "la célébration de la Journée mondiale de l'alimentation qui s'est tenue à l'Essaia a été entièrement financée par le ministère de l'Agriculture, tout comme l'atelier de lutte contre le gaspillage alimentaire", et que "le budget 2018 alloué au transport y compris la prise en charge des sorties pédagogiques et des stages des étudiants était de 60 000 DA seulement et ne pouvait couvrir les gratifications des stages des étudiants, ce qui a été plusieurs fois expliqué aux étudiants". Le communiqué ajoute que "les efforts de la directrice ont permis de ramener ce budget à 2 000 000 de dinars en 2019" et que, par conséquent, "les frais de stage seront pris en charge au vu de la présentation du dossier justificatif complet et après visa des autorités compétentes (contrôleur financier, comptable du ministère des finances)". A. R.