Alors qu'à El-Bahia, le Mouloudia angoisse beaucoup plus ses supporters qu'il ne les fasse rêver, de l'autre côté de la Méditerranée, en France, un autre club "populaire" fondé par des Oranais est en train de changer de dimension, exhortant même son public à "rêver plus haut". Lyon Duchère AS, club amateur de National (l'équivalent de la 3e division), le deuxième club lyonnais après l'OL de Jean-Michel Aulas et ses sept titres de champion de France, opère, en effet, sa mue en devenant notamment une société anonyme sportive professionnelle. En passant professionnel, Lyon Duchère aura un nouveau patronyme. Sur sa page officielle, il invite même les internautes à choisir eux-mêmes un nouveau nom entre Lyon Métropole Football (LMF), Sporting Club Lyon (SCL) ou Racing Club de Lyon Métropole (RCLM). Jusque-là, rien d'extraordinaire. Sauf que le "détail" qui compte, celui qui interpelle, est le fait que, tout en voulant changer d'envergure avec un nouveau projet sur cinq ans et une SASP créée, Lyon Duchère met un point d'honneur à préciser qu'il conservera "ses origines oranaises" ! "Fier de ses racines et de ses origines populaires, le club indique que nos équipes continueront d'évoluer au stade de la Sauvegarde et au stade Balmont. De plus, les couleurs Sang et Or, issues de la ville d'Oran, dont les fondateurs du club étaient originaires, seront conservées" mentionne, ainsi, clairement Lyon Duchère dont le président Mohamed Tria et l'entraîneur Karim Mokeddem sont aussi d'origine algérienne. Normal, pourrions-nous même dire pour "un club fondé en 1964 par les rapatriés d'Algérie". "Ce père de famille né en 1966, fils de cantonnier algérien devenu ingénieur en informatique, a placé le ballon au cœur d'une double exigence, sportive et sociale, dans ce quartier ‘sensible' du 9e arrondissement, celui de son enfance" lit-on, du reste, à propos de Mohamed Tria au moment où l'entraîneur Karim Mokeddem, qui quittera le club en fin de saison, est annoncé par plusieurs sources médiatiques à… l'Olympique Lyonnais pour s'occuper de la réserve. Rachid BELARBI