Ce phénomène est inquiétant pour ces volatiles et nécessite une vaste campagne de sensibilisation, sachant que ces espèces sont un patrimoine universel. Placés cette année sous le slogan "Protégeons les oiseaux migrateurs contre la pollution plastique", la Journée mondiale des oiseaux migrateurs, qui coïncide avec la date du 10 mai de chaque année, a été célébrée jeudi dernier à la station de traitement des eaux, implantée dans la commune d'El-Amria (Aïn Témouchent). Le choix de cette localité n'est pas fortuit, dans la mesure où elle est considérée comme une zone humide. C'est donc la conservation des forêts de la wilaya de Aïn Témouchent qui a constitué la locomotive de cette initiative qui consiste à l'organisation d'une sortie sur le terrain à laquelle se sont joints les représentants de nombreux secteurs ayant une relation directe ou indirecte avec l'évènement. En effet, la célébration de cet évènement entre dans le cadre de l'accord sur la conservation des oiseaux d'eau migrateurs d'Afrique-Eurasie (AEWA), un traité international indépendant développé sous les auspices des Nations unies pour l'environnement et de la convention de Bonn, conclu le 16 juin 1995 à La Haye, entré en vigueur le 1er novembre 1999. Un accord qui concerne plus de 254 espèces d'oiseaux d'eau migrateurs, écologiquement dépendants des zones humides le long de leur itinéraire de migration et qui sont protégés, dont les pélicans, les cormorans et les cigognes. L'accord vise une réduction des principales causes d'empoisonnement comme les insecticides, les appâts empoisonnés et les matières toxiques comme le plastique. C'est pourquoi le phénomène de la pollution plastique est un danger réel et inquiétant pour les oiseaux migrateurs nécessitant une vaste campagne de sensibilisation, sachant que les oiseaux migrateurs sont considérés comme un patrimoine universel qui traverse les continents. À cette occasion, Saïdi Djamel, conservateur des forêts de la wilaya de Aïn Témouchent, a indiqué que cette manifestation vise à élever le degré de prise de conscience écologique sur, en particulier, le rôle que jouent ces oiseaux dans l'écosystème. "Nous avons choisi la commune d'El-Amria pour la simple raison que cette région représente une destination privilégiée pour un grand nombre d'oiseaux migrateurs, donc il faudra conjuguer les efforts pour leur préservation", a-t-il souligné. Il va sans dire que l'Algérie, qui est considérée comme une zone de transit des oiseaux migrateurs qui viennent d'Europe à destination de l'Afrique du Sud, compte plus 2000 zones humides et une biodiversité écologique. Elle occupe de ce fait une position stratégique. À ce titre, Mme Bendjedda Nadjiba, chargée du bureau des zones humides et du suivi du réseau national pour le contrôle des oiseaux migrateurs auprès de la direction générale des forêts, a indiqué que ces oiseaux migrateurs, qui sont un patrimoine universel, nécessitent une sensibilisation pour une réelle prise de conscience pour leur protection. "La position géographique de l'Algérie est très importante qui donne sur la Méditerranée, un pays qui a la chance d'être une destination de ces espèces d'oiseaux qui viennent d'Europe et qui prennent la destination de l'Afrique du Sud où l'on constate chaque année la traversée de ces oiseaux deux fois par an en été et en hiver pour la reproduction", a-t-elle précisé. M. LARADJ