Si les avocats relevant du bâtonnat de Tizi Ouzou sont toujours présents en force lors les traditionnelles marches populaires du vendredi et prennent régulièrement part aux conférences-débats initiées à travers toute la wilaya de Tizi Ouzou pour maintenir le vent de la contestation citoyenne organisées par le Comité local pour les libertés, voilà que le même bâtonnat a décidé d'organiser, aujourd'hui, une nouvelle action de protestation qui s'inscrit toujours dans le cadre du mouvement populaire national qui a pris naissance le 22 février dernier. Le bâtonnat de Tizi Ouzou a répondu plus rapidement à la demande de l'Union nationale des bâtonnats pour reprendre les actions de protestation des robes noires, notamment les sit-in devant les cours et les tribunaux de toutes les wilayas. Dans un communiqué paru, hier, sur le site officiel de l'Ordre des avocats de Tizi Ouzou, le bâtonnat a tenu à informer tous ses adhérents de la tenue d'un rassemblement pacifique des avocats programmé pour aujourd'hui à 11h devant la cour de Tizi Ouzou, située à proximité du siège de la sûreté de wilaya. Selon le bâtonnat de Tizi Ouzou, ce sit-in sera suivi d'une marche à travers les principales artères de la ville des Genêts. Dans le même communiqué, il est même précisé que tous les avocats doivent être vêtus de leurs robes noires pour exiger, encore une fois, le départ de tout le système politique rejeté désormais par des millions d'Algériens, de ses représentants encore en place et dire non à l'élection présidentielle, le 4 juillet, du fait que toutes les conditions d'organisation de cette échéance électorale ne sont pas encore réunies pour un scrutin digne de ce nom. En effet, estiment les partis de l'opposition, les personnalités et les organisations professionnelles, l'organisation de ce scrutin par le gouvernement Bedoui n'offre aucune garantie sur sa transparence et sa régularité. Selon Me Hakim Saheb, avocat bien connu au barreau de Tizi Ouzou et membre très actif de l'Association des avocats de la wilaya, "la manifestation de ce mardi est une excellente initiative pour maintenir la protesta sur le terrain et une bonne occasion pour prouver que le Collectif des avocats n'est pas près de baisser les bras pour appeler à une véritable transition démocratique dans notre pays et imposer le changement tant souhaité par tout le peuple algérien avide de liberté, de démocratie et de bonne gouvernance". Par ailleurs, Me Saheb estime que "cette nouvelle sortie des avocats dans la rue s'inscrit aussi dans notre action de soutien avec notre confrère Me Salah Dabouz, avocat au barreau de Boumerdès, qui est toujours placé sous contrôle judiciaire au tribunal de Ghardaïa et qui est contraint de se déplacer, une fois par semaine, de Boumerdès vers Ghardaïa, alors qu'il lui est possible de se présenter devant un tribunal d'Alger, du fait qu'il réside dans la capitale".