La position de l'OCI contre l'Iran confirme la mainmise de Riyad sur cette organisation censée fédérer les pays musulmans contre toute atteinte à l'islam et aux musulmans et, au besoin, concilier entre eux. L'Organisation du Conseil islamique (OCI) s'est rangée du côté de l'Arabie Saoudite, dans sa guerre diplomatique contre l'Iran, en apportant un soutien sans "limites" à Riyad, qui accuse Téhéran d'être derrière le sabotage de ses navires au large des Emirats arabes unis. Mais l'organisation panislamique a pris soin de ne faire aucune mention de l'Iran. La rencontre a suivi deux autres sommets vendredi pendant lesquels Riyad a reçu un soutien quasi unanime de ses partenaires arabes contre l'Iran, son grand rival chiite, accusé de déstabiliser la région, alors que l'Iran a appelé à entretenir des relations de bon voisinage. Le roi Salmane d'Arabie Saoudite a évoqué dans son discours à l'ouverture du sommet le sabotage le 12 mai contre quatre navires dont deux pétroliers saoudiens à l'entrée du Golfe et une attaque de drone contre des stations de pompage deux jours plus tard sur un oléoduc saoudien. "Il s'agit d'une grave menace à la sécurité de la navigation internationale et à celle de la région et du monde", a souligné le roi Salmane à ce propos. Dans un tweet peu avant l'ouverture du sommet, le roi Salmane a affirmé l'intention des pays de l'OCI de "faire face avec fermeté aux menaces et aux actes de sabotage pour qu'ils ne gênent pas le développement de nos nations et de nos sociétés". En réponse aux sommets du club des six monarchies arabes du Golfe (CCG) et de la Ligue arabe tenus vendredi, l'Iran a accusé l'Arabie Saoudite de "semer la division dans la région". Les sommets de La Mecque organisés à la fin du mois de Ramadhan surviennent en pleines tensions dans la région exacerbées par les pressions américaines contre Téhéran. Les Etats-Unis ont en outre envoyé des renforts militaires dans la région, en évoquant des "menaces" iraniennes. Les relations entre Washington et Téhéran, des ennemis jurés, sont au plus bas depuis le retrait unilatéral en 2018 de l'administration de Donald Trump de l'Accord international sur le nucléaire iranien. Washington a ensuite renforcé les sanctions économiques contre Téhéran et inscrit les Gardiens de la Révolution, armée idéologique du régime iranien, sur sa liste noire d'"organisations terroristes".Au sommet islamique, l'Iran a été représenté par une délégation de bas niveau, composée de représentants du ministère des Affaires étrangères. Le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays est en froid avec l'Arabie Saoudite en raison du meurtre à Istanbul du journaliste saoudien Jamal Khashoggi par un commando venu de Riyad, n'a pas assisté au sommet. La délégation de la Turquie, un poids lourd de l'OCI, a été conduite par le ministre des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu.