En Algérie, le site de production qui devait à l'origine produire dès 2019 a obtenu son permis de construire en début d'année. Au Maroc, PSA affiche déjà un taux d'intégration de 60% (pièces fabriquées sur place), en phase avec ses engagements. Le constructeur automobile français PSA (Peugeot, Citroën, DS, Opel, Vauxhall) a inauguré jeudi au Maroc une nouvelle usine d'une capacité de production de 100 000 véhicules par an, avec l'objectif de doubler d'ici 2021 le volume de ses ventes dans la zone Afrique-Moyen Orient. Lors de cet événement, il a été présenté la version électrique de la nouvelle Peugeot 208, qui devrait avoir une autonomie de 320 kilomètres avant de devoir être rechargée. L'usine, située près de Kénitra, à environ 200 km au sud du port de Tanger Med, a été inaugurée après des phases de test ces dernières semaines, ont indiqué les organisateurs.Depuis décembre, le site produisait déjà les moteurs destinés aux 208, les citadines de Peugeot, également produites en Slovaquie, selon la même source. La capacité de production sera progressivement augmentée à 200 000 véhicules par an. À la signature de l'accord de principe, en 2015, PSA avait affiché son objectif de lancer une offensive commerciale en Afrique. L'unité de Kénitra, qui comptera à terme 2 500 salariés et 1 000 intervenants en sous-traitance, a été construite en quatre ans sur une zone industrielle classée zone franche où se sont installés plusieurs équipementiers automobiles. Jean-Christophe Quémard, le directeur de la zone Afrique-Moyen Orient chez PSA a salué "la contribution sans faille du Maroc qui a permis à l'usine d'être au meilleur standard du savoir-faire avec un réseau de fournisseurs automobiles de classe mondiale". PSA affiche un taux d'intégration de 60% (pièces fabriquées sur place), en phase avec ses engagements auprès du ministère marocain de l'Industrie qui a fait du développement des écosystèmes son cheval de bataille. Au total, l'installation du groupe au Maroc a entraîné l'ouverture d'une soixantaine d'entreprises dont 27 Greenfield (créations nouvelles). Le Maroc mène depuis plusieurs années une stratégie ambitieuse d'industrialisation avec le développement de zones franches. Le secteur automobile est depuis 2014 le premier en termes d'export (24,4% des exportations en 2016, devant le secteur agricole et le phosphate). L'industrie automobile a atteint un chiffre d'affaires à l'export de 70 milliards de dirhams (6,5 milliards d'euros) en 2017 et les autorités visent les 100 milliards d'ici 2020. PSA a été précédé au Maroc par son rival français Renault qui a ouvert en 2012 sa plus grande usine en Afrique sur la zone franche de Tanger avec 1,1 milliard d'euros investis, 7 000 employés, des exportations dans 74 pays et un horizon de production de l'ordre de 500 000 véhicules en 2022. Comme Renault à Tanger, PSA bénéficie des avantages fiscaux liés aux zones franches et exportera via Tanger Med vers 80 de ses marchés. Cette politique de délocalisation a suscité des critiques en France. Le groupe PSA, qui affiche une excellente santé en Europe malgré des revers en Chine, a publié l'an dernier un bénéfice net record de 2,8 milliards d'euros et une rentabilité parmi les plus élevées de l'industrie. Le groupe, dirigé par Carlos Tavares, compte neuf implantations industrielles dans la zone Afrique-Moyen Orient. En Algérie, le site de production qui devait à l'origine produire dès 2019 a obtenu son permis de construire en début d'année. Au Maroc, le géant chinois BYD avait signé en 2017 un protocole d'accord pour l'installation d'une usine de voitures électriques près de Tanger sans calendrier ni chiffres sur les investissements prévus, mais on évoque déjà la mise à l'arrêt de ce projet.