La Cour pénale internationale (CPI) a reconnu, hier, l'ancien chef de guerre congolais Bosco Ntaganda, coupable de crimes de guerre et crimes contre l'humanité pour des exactions commises en 2002 et 2003 en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC). "La chambre considère Bosco Ntaganda coupable de meurtres, d'avoir dirigé intentionnellement des attaques contre des civils, de viols, d'esclavage sexuel, de persécutions et de pillages en tant que crimes de guerre et crimes contre l'humanité", a déclaré lors d'une audience le juge Robert Fremr. Surnommé "Terminator", Ntaganda a lui-même exécuté un prêtre et est reconnu coupable d'avoir commandité des viols de femmes et filles, dont une âgée seulement de 9 ans, a ajouté le juge, qui n'a pas prononcé de peine. La peine le sera au cours d'une prochaine audience, a-t-il précisé. Le procès a débuté en septembre 2015. L'homme à la moustache en trait de crayon a toujours assuré être un "révolutionnaire" et non un criminel, rejetant son surnom de "Terminator". Ancien général redouté de l'armée congolaise, M. Ntaganda, 45 ans, a été reconnu coupable de 13 crimes de guerre et de cinq crimes contre l'humanité, pour lesquels il a plaidé non coupable en 2015. Selon des ONG, plus de 60 000 personnes ont perdu la vie depuis l'éclatement en 1999 de violences sanglantes en Ituri, région instable et riche en minéraux. Bosco Ntaganda a joué un rôle central dans la planification des opérations de l'Union des patriotes congolais et de son bras armé, les Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC. Né au Rwanda, où il a fait ses armes avec le Front patriotique rwandais (FPR), M. Ntaganda est issu d'une famille tutsie. Général de l'armée congolaise de 2007 à 2012, il est ensuite devenu l'un des membres fondateurs du groupe rebelle du M23, qui a finalement été vaincu par les forces du gouvernement congolais en 2013.